TOKYO (awp/afp) - Le conglomérat industriel japonais Toshiba, en pleine restructuration, a annoncé samedi un accord de cession de son activité de gaz naturel liquéfié aux États-Unis au géant français Total, après une première tentative infructueuse.

Initialement, Toshiba avait prévu de vendre Toshiba America LNG (TAL) au chinois ENN Group, mais ce dernier a décidé en avril d'annuler l'opération, au motif que l'acquisition ne pouvait se faire dans la période préalablement définie (mars-avril 2019).

Le groupe japonais est donc reparti à la recherche d'un repreneur pour cette activité à la santé incertaine.

Toshiba a finalement conclu un accord de transfert de l'ensemble des actions de TAL à Total Gas & Power Asia Private Limited, filiale de Total à Singapour, selon un communiqué publié à Tokyo.

La transaction devrait être bouclée d'ici à mars 2020.

Elle va se dérouler en deux étapes: Toshiba va d'abord céder à Total les titres pour un montant de 15 millions de dollars, avant de verser au groupe français la somme de 815 millions de dollars (91,2 milliards de yens).

Selon les termes d'un accord signé en 2013 avec le projet de terminal Freeport LNG au Texas, Toshiba détient les droits pour vendre environ 2,2 millions de tonnes de GNL par an pour deux décennies à compter de 2020, mais il s'exposait à de lourdes pertes s'il ne trouvait pas de clients, une raison qui avait motivé la décision de la céder.

Pour couvrir ce paiement et d'autres dépenses liées à l'opération, le conglomérat japonais précise qu'il enregistrera dans ses comptes consolidés de l'exercice 2019/20 une perte d'environ 93 milliards de yens.

Toshiba n'est toujours remis d'un scandale financier suivi des déboires de son activité nucléaire à l'étranger.

Du fait de ces déconvenues, il a dû procéder à un tri considérable dans ses activités, vendant notamment ses bijoux de famille qu'était la filiale de puces-mémoires Toshiba Memory, celle qui rapportait le plus.

De son côté, Total poursuit ainsi sa stratégie de renforcement dans le gaz naturel liquéfié - moins polluant que d'autres énergies fossiles et très flexible car transportable par bateau -, dont la demande ne cesse de croître.

Dans cette optique, il avait annoncé début mai avoir signé un accord avec Occidental Petroleum en vue de racheter pour 8,8 milliards de dollars (7,8 milliards d'euros) les actifs d'Anadarko en Afrique, dont un gros projet dans le GNL au Mozambique. Cette opération établirait confortablement Total comme le deuxième vendeur de GNL au monde parmi les compagnies privées, derrière l'anglo-néerlandaise Shell.

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