La raffinerie, d'une capacité de 500.000 tonnes par an, a produit ses premiers litres de biocarburant. Elle fabriquera du biodiesel et du biojet pour l'aviation, du biocarburant premium HVO et de l'AdBlue, additif pour réduire les émissions d'oxydes d'azote (NOx) des véhicules.

Total a investi 275 millions d'euros dans ce projet de conversion d'une raffinerie de brut déficitaire, lancé en 2015.

"Les biocarburants sont une énergie renouvelable à part entière et une solution immédiatement disponible pour réduire les émissions de CO2 du transport routier et aérien", a déclaré Bernard Pinatel, directeur général du raffinage et de la chimie de Total, cité dans un communiqué. "Notre bioraffinerie permettra de produire en France des biocarburants qui étaient jusqu'alors importés."

Total ajoute que l'ensemble de ces nouvelles activités permet de maintenir 250 emplois directs sur site.

Le syndicat agricole FNSEA avait menacé de bloquer les raffineries dans toute la France début juin pour protester contre la hausse attendue des importations d'huile de palme utilisées à La Mède.

Dans un communiqué, l'association France nature environnement (FNE) a répété pour sa part son "opposition au non-sens écologique" que représente, selon elle, l'installation de Total et dénoncé des "conséquences sanitaires potentielles sur les citoyens".

L'ONG et plusieurs autres associations (la Ligue de protection des oiseaux, Greenpeace et Les Amis de la Terre) ont déposé en juillet 2018 un recours devant le tribunal administratif de Marseille contre l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation du site.

"A ce jour, la procédure est toujours en cours d'instruction", précise FNE.

Dans son communiqué, Total a indiqué que toutes les huiles utilisées seraient certifiées durables selon les critères définis par l'Union européenne.

Le groupe a ajouté que, dans le cadre d'un accord conclu en mai avec le gouvernement, il s'était engagé à traiter chaque année au maximum 300.000 tonnes d'huile de palme – soit moins de 50% du volume des matières premières nécessaires – et au minimum 50.000 tonnes de colza français "afin d'assurer un débouché supplémentaire à l’agriculture française".

(Bate Felix, avec Gilles Guillaume à Paris et Jean-François Rosnoblet à Marseille, édité par Simon Carraud et Bertrand Boucey)