Elle nécessitera 5 milliards d'euros d'investissements, a-t-il ajouté lors de l'inauguration d'un site de production pilote à l'usine Saft, filiale de Total, à Nersac, en Charente, à laquelle assistait Emmanuel Macron.

"Notre ambition dans cette nouvelle société, à horizon 2030, c'est d'être capables de produire des batteries pour un million de véhicules par an en Europe, ce serait à peu près 10 à 15% du marché et c'est cinq milliards d'euros d'investissements pour les groupes, donc c’est un pari important", a-t-il dit.

La coentreprise entend être en mesure de lancer "fin 2021 au plus tard" la phase industrielle du projet pour produire des batteries en 2023-2024 dans une usine dans les Hauts-de-France et ensuite en Allemagne avec Opel, filiale de PSA, a-t-il ajouté, selon des propos transmis par une porte-parole de Total.

La coentreprise ACC (pour Automotive Cells Company) menée par la multinationale de l'énergie via sa filiale Saft et le groupe automobile via Opel sera créée à 50/50 pour la ligne pilote. En phase industrielle, la part de Saft sera limitée à 33%.

Elle est soutenue par les gouvernements français et allemand et par l'Union européenne dans le cadre des initiatives continentales visant à relever le défi de la domination asiatique sur le secteur stratégique des batteries pour véhicules électriques.

NEUTRALITÉ CARBONE

Les autorités françaises, allemandes et européennes vont apporter près de 1,3 milliard d’euros au consortium en charge de la coentreprise, a précisé Patrick Pouyanné.

"Notre raison d’être est de proposer une mobilité propre, sûre et abordable aux citoyens", a commenté pour sa part Carlos Tavares, président du directoire de PSA cité par Total, qui s'est dit "persuadé" que ce projet mené avec Total/Saft créera un "acteur de référence du développement et de la fabrication de cellules de batteries automobiles en Europe".

Le lancement de cette phase pilote doit valider les technologies retenues et aboutir à la production de premiers modèles industriels de batteries au lithium-ion. Le démarrage du site de Nersac est prévu mi-2021 et représente un investissement de 200 millions d’euros, précise Total dans un communiqué.

Emmanuel Macron a salué "le lancement d'une ambition européenne, industrielle et climatique qui va se traduire concrètement ici et dans d'autres régions en France et en Allemagne".

"Aujourd'hui, les batteries sont totalement produites en Asie. Or c'est 30 à 40% de la valeur de la voiture de demain", a souligné le président de la République.

La phase suivante permettra de passer à la production industrielle à grande échelle avec l'objectif de parvenir à une capacité totale d'environ 48 gigaWatts en 2030.

"C'est un investissement pour la neutralité carbone (...), et de création d'emplois parce qu'à horizon 7-8 ans, l'objectif est de créer entre 2.000 et 2.500 emplois côté français et la même chose côté allemand sur la totalité des sites qui seront développés", a déclaré Emmanuel Macron.

(Benjamin Mallet et Bate Félix; édité par Jean-Stéphane Brosse, Simon Carraud et Henri-Pierre André)

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Total