Paris (awp/afp) - Le groupe d'hydrocarbures français Total a souffert au premier trimestre de la volatilité des marchés du pétrole et du gaz mais continue de hisser sa production à des records avec la mise en route de nouveaux projets.

Son bénéfice net a certes bondi de 18% sur un an à 3,11 milliards de dollars, bénéficiant d'éléments exceptionnels et d'une base de comparaison favorable par rapport à l'an dernier.

Le bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils et exceptionnels et fait référence dans le secteur, a toutefois reculé de 4% à 2,76 milliards. C'est un peu en-dessous des attentes des analystes, qui tablaient sur 2,84 milliards, selon le consensus établi par le fournisseur de données FactSet.

"Les marchés restent volatils avec un Brent qui s'est établi à 63 dollars le baril en moyenne au premier trimestre, en baisse de 6% par rapport à l'an dernier, et un prix du gaz en retrait de 11% en Europe et de 30% en Asie", a souligné le PDG Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.

Les cours du Brent de la mer du Nord ont en effet atteint en moyenne 63,1 dollars au premier trimestre, contre 66,8 dollars un an auparavant.

Le marché avait chuté fin 2018, avant de remonter peu à peu début 2019 grâce notamment au respect de l'accord de limitation de la production entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et pays non membres comme la Russie.

Cette tendance à la hausse se confirme d'ailleurs actuellement: le Brent a dépassé jeudi les 75 dollars le baril pour la première fois en six mois sur fond de sanctions américaines contre l'Iran, d'instabilité au Venezuela et de combats en Libye.

La production d'hydrocarbures du géant français a pour sa part bondi de 9% sur un an à un nouveau record de 2,95 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j).

Elle génère un cash-flow (marge brute d'autofinancement hors frais financiers) en augmentation de plus de 15% sur un an à 6,5 milliards de dollars, se félicite Total.

production record

La production a profité du démarrage et de la montée en puissance de nouveaux gros projets, notamment Yamal LNG en Russie et Ichthys en Australie dans le gaz naturel liquéfié (GNL), ainsi que Kaombo Norte en Angola et Egina au Nigeria dans le pétrole. Elle bénéficie aussi du rachat du groupe danois Maersk Oil.

Total confirme que la croissance de sa production devrait "dépasser" les 9% en 2019, profitant de nouveaux démarrages au cours de l'année.

Le groupe réitère par ailleurs ses autres objectifs et indique qu'il maintiendra cette année sa "discipline" financière, mise en oeuvre après l'effondrement des cours en 2014.

L'objectif d'investissements nets reste ainsi contenu à 15-16 milliards, avec des économies de 4,7 milliards et un coût de production de 5,5 dollars le baril.

"Les marges de raffinage restent volatiles au début du deuxième trimestre et le taux d'utilisation des raffineries devrait être affecté par des travaux saisonniers de maintenance en France et au Royaume-Uni au second trimestre", prévient aussi Total.

A la Bourse de Paris, l'action Total reculait vendredi à la suite de cette publication. Elle perdait 0,88% à 49,46 euros vers 15H55, dans un marché en hausse de 0,02%.

C'est "un début d'année convenable", ont toutefois estimé les analystes de RBC Capital Markets. Ceux d'UBS ont relevé "des progrès continus dans un trimestre volatil".

Parmi les compagnies concurrentes de Total, l'américaine ExxonMobil a de son côté annoncé vendredi un bénéfice net divisé par près de deux à 2,35 milliards de dollars au premier trimestre, en raison d'une lourde perte dans ses raffineries dont les marges sont sous pression. Chevron, également américaine, a aussi vu ses bénéfices chuter au premier trimestre.

afp/rp