Ces opérations s'inscrivent dans le cadre d'un programme de retour aux actionnaires annoncé en février qui inclut une hausse de dividende de 10% sur trois ans et 5 milliards de rachats d'actions sur la période 2018-2020.

Ces derniers viennent en supplément des rachats de titres émis pour paiement du dividende en actions - afin d'éliminer toute dilution liée à cette option -, qui devraient s'élever cette année à environ deux milliards de dollars.

A l'occasion d'une journée investisseurs organisée à New York, son PDG Patrick Pouyanné a souligné que le prix du baril avait quasiment doublé en un an, passant de 42 à 80 dollars par baril, et que la prudence du secteur en matière d'investissements devrait avoir un impact et soutenir les cours lors des trois ou quatre prochaines années.

"Le marché va rester volatil sur le long terme", a-t-il toutefois également estimé.

Total a confirmé ses principaux objectifs, soulignant qu'il comptait faire croître sa production de l'ordre de 6% à 7% par an en moyenne sur 2017-2020 et qu'il prévoyait 15 à 17 milliards de dollars d'investissements nets annuels sur cette période.

Le groupe continue aussi de viser des réductions de coûts de 5 milliards de dollars en 2020 (en cumulé par rapport à 2014).

Après ces annonces, l'action Total progressait de 1,038% à 55,46 euros vers 17h10 pendant que le CAC 40 était stable (-0,03%).

Alors qu'il affiche un point mort après dividende de 50 dollars par baril, soit un niveau inférieur de plus de 50% à celui de 2014, Total estime que son cash-flow devrait progresser de 7 milliards de dollars sur la période 2017-2020 avec un baril de Brent à 60 dollars, tandis que sa rentabilité des capitaux propres devrait atteindre 12%.

DES PROJETS "À CYCLE COURT" EN VUE

Le groupe souligne qu'il a "tiré parti du cycle", depuis 2015, pour acquérir à un coût inférieur à 2,5 dollars par baril équivalent pétrole (bep) plus de 7 milliards de bep de ressources à "point mort bas".

Total "met désormais à profit le contexte favorable en termes de coûts pour lancer le développement aussi bien de grands projets que de ressources à cycle court".

Son portefeuille inclut ainsi des "projets majeurs" qui seront lancés d'ici 2020 et qui ajouteront plus de 700.000 bep par jour de production, contribuant ainsi à un taux de croissance moyen de 5% par an sur la période 2017-2022.

Le groupe rappelle en outre qu'il possède un certain nombre de projets à "cycle court", tels que des raccordements en eaux profondes, qui peuvent être développés à moins de 7 dollars par bep et offrent "des rentabilités élevées ainsi qu'un retour sur investissement rapide".

Total a également annoncé la création en 2018 d'un nouveau secteur nommé "Integrated Gas, Renewables & Power (iGRP)" qui recouvrira son actuelle branche Gas, Renewables & Power ainsi que ses actifs dans l'amont et la liquéfaction du gaz naturel liquéfié (GNL).

Le groupe se fixe en outre l'objectif de réduire de 15% entre 2015 et 2030 "l'intensité carbone" des produits énergétiques proposés à ses clients.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)