Tokyo (awp/afp) - Après un exercice record, le géant japonais de l'automobile Toyota a entamé 2018/19 par une nouvelle hausse de son bénéfice net, porté par de "solides ventes" en Amérique du Nord et en Asie et des réductions de coûts.

Il a cependant fait part de ses inquiétudes vis-à-vis des mesures protectionnistes de l'administration Trump, qui a menacé d'imposer des taxes douanières supplémentaires sur les importations de voitures aux Etats-Unis.

Au premier trimestre (avril-juin), le résultat net a augmenté de 7,2% à 657,3 milliards de yens (5,9 milliards de francs suisses).

Pour l'ensemble de l'exercice qui s'achèvera en mars 2019, le constructeur table cependant toujours sur un recul de 15% sur un an à 2.120 milliards de yens.

Il anticipe en effet des variations de devises défavorables (notamment un regain du yen face au dollar) et une augmentation des dépenses technologiques liées à la motorisation électrique et à la conduite autonome.

Parmi les autres facteurs négatifs, un responsable de Toyota, Masayoshi Shirayanagi, a évoqué en conférence de presse "une augmentation des cours des matières premières", conséquence des nouveaux tarifs douaniers sur les importations d'acier et d'aluminium imposés par Washington.

Toyota est aussi affecté par la guerre commerciale entre Washington et Pékin. "Nous ne sommes pas directement touchés par les taxes instaurées par les Etats-Unis contre la Chine mais nos fournisseurs le sont, donc nous surveillons la situation avec attention, a déclaré M. Shirayanagi.

Par ailleurs, "nous n'avons pas intégré dans nos prévisions" de possibles taxes américaines de 25% sur les voitures importées, "mais l'impact serait significatif", a-t-il prévenu.

Sur les trois premiers mois de l'exercice, Toyota a fortement accru son bénéfice d'exploitation (+18,9%), grâce à une baisse des dépenses et aux effets positifs de ses initiatives marketing.

Son chiffre d'affaires a progressé dans le même temps de 4,5% à 7.362,7 milliards de yens, pour 2,6 millions de véhicules écoulés dans le monde avec l'ensemble de ses marques.

Par zone géographique, les ventes ont particulièrement augmenté aux Etats-Unis malgré le ralentissement du marché, mais les profits ont reculé dans la région du fait des opérations de promotion mises en place par le groupe pour attirer des clients.

En Asie, le groupe japonais a écoulé davantage de voitures et accru ses profits, tandis que ses ventes ont souffert au Japon.

afp/al