Le deuxième constructeur automobile mondial a réduit ses coûts en achetant plus de pièces automobiles localement et en commercialisant des voitures produites localement de manière plus offensive afin d'atténuer l'impact de la vigueur du yen dans le cadre des mesures d'urgence adoptées l'an passé, lorsque le dollar était tombé à 100 yens.

Toyota prévoit un bénéfice net sur l'exercice 2016-2017 clos le 31 mars de 1.700 milliards de yens (14,02 milliards d'euros), alors qu'il projetait auparavant 1.550 milliards. Il projette dorénavant un bénéfice d'exploitation annuel de 1.850 milliards de yens au lieu des 1.700 milliards prévus en novembre.

Les analystes prévoient un bénéfice net de 1.721 milliards de yens et un bénéfice d'exploitation de 2.020 milliards.

Toyota s'attend donc toujours à ce que son bénéfice annuel sur l'ensemble de l'année soit inférieur au record de 2.310 milliards de yens dégagé sur l'exercice précédent. Mais ses perspectives s'améliorent car il table, pour son exercice clos fin mars, sur un cours dollar-yen autour de 107, contre 103 auparavant, et un cours euro-yen d'environ 118, contre 114 précédemment.

Avec des prix à la pompe historiquement bas, la demande de gros véhicules a explosé aux États-Unis, incitant Toyota et d'autres constructeurs nippons tels que Honda Motor à privilégier les SUV au détriment des berlines, qui était leur fer de lance sur ce marché.

L'an dernier, Toyota a augmenté les exportations de ses SUV RAV4 depuis le Canada et de ses pick-up Tacoma depuis le Mexique pour tenter tant bien que mal de répondre à la demande de son principal marché.

SUZUKI FAIT MIEUX QUE PRÉVU

Le président américain Donald Trump a vivement critiqué Toyota et d'autres constructeurs automobiles dont la production est installée au Mexique et les a sommés de produire davantage aux Etats-Unis sous peine de se voir infliger de lourds droits de douane.

Sur les 2,449 millions de véhicules Toyota vendus aux États-Unis l'an dernier, la moitié environ étaient importés, selon le constructeur automobile. Les États-Unis représentent le quart environ des ventes mondiales du groupe.

Les exportations japonaises d'automobiles seront probablement l'un des sujets brûlants des discussions entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe et Donald Trump, lors de leur sommet qui se tiendra à Washington cette semaine.

Suzuki Motor, de son côté, a annoncé ce même lundi une hausse de son bénéfice d'exploitation du troisième trimestre plus importante que prévu grâce à de meilleures marges, ainsi que des ventes solides sur son principal marché, l'Inde.

Le bénéfice d'exploitation du quatrième constructeur automobile japonais a atteint 51,9 milliards de yens sur la période octobre-décembre contre 45,1 milliards de yens sur la même période il y a un an. La prévision médiane des dix analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S était de 43,66 milliards de yens.

Suzuki a maintenu inchangée à 145,0 milliards de yens sa prévision de bénéfice pour l'ensemble de l'exercice, soit un peu moins que la prévision médiane de 147,78 milliards de yens établie par le consensus Thomson Reuters I/B/E/S/.

Le spécialiste japonais des voitures ultra-compactes, qui dégagent de solides marges, a bénéficié d'une forte demande indienne pour ce type de véhicules.

L'Inde représente la moitié environ de ses ventes totales mondiales et a compensé les ventes plus faibles enregistrées sur son marché domestique et dans d'autres pays en Asie.

(Naomi Tajitsu, Wilfrid Exbrayat et Claude Chendjou pour le service français)

par Naomi Tajitsu