par Chang-Ran Kim

Ils soulignent en effet que les mesures du soutien mises en place par le gouvernements du monde entier pour soutenir l'industrie automobile vont bientôt prendre fin et que la vigueur du yen continuait à peser sur les ventes du premier constructeur mondial.

Toyota a pourtant précisé qu'il n'anticipait plus qu'une perte opérationnelle de 350 milliards de yens (2,6 milliards d'euros) sur l'ensemble de l'exercice 2009-2010, clos le 31 mars prochain, contre une estimation précédente de -750 milliards.

Vingt-deux analystes sondés par Thomson Reuters I/B/E/S attendaient jusqu'ici une perte opérationnelle annuelle de 293 milliards de yens en moyenne.

Toyota a également relevé sa prévision de résultat net pour l'ensemble de l'exercice, tablant désormais sur une perte de 200 milliards de yens contre une perte de 450 milliards de yens précédemment. Il a aussi relevé son estimation de ventes mondiales de véhicules de 6,5%, à 7,03 millions d'unités.

Pour la période juillet-septembre, Toyota a fait état d'un bénéfice opérationnel de 58 milliards de yens, contre 169,5 milliards il y a un an et une prévision moyenne de cinq analystes d'une perte de 63 milliards de yens. Son bénéfice net a chuté de 84% à 21,84 milliards de yens et son chiffre d'affaires de 24%, à 4.540 milliards.

ABANDON DE LA FORMULE 1

"La question maintenant est de savoir si Toyota redeviendra rentable sur la période janvier-mars quand la production augmentera de manière générale et la demande locale pour l'automobile s'accroîtra avant la fin des incitations fiscales accordées au Japon pour les véhicules à faible émission ", a toutefois souligné Koji Endo, analyste chez Advanced Research Japan.

"Le plus gros défi désormais pour Toyota est la réduction de ses frais généraux, qui ont augmenté au cours des 20 dernières années lorsque la société était en phase de croissance. L'entreprise n'a pas été en mesure de répondre à la brusque chute de recettes par des réductions de coûts rapides", a-t-il ajouté.

Le vice-président exécutif du groupe, Yukitoshi Funo, a en l'espèce reconnu que les conditions de ses activités américaines restaient difficiles et que le constructeur nippon devait réaliser davantage de réductions de coûts pour faire face à la force du yen, qui rend les exportations non rentables.

C'est d'ailleurs pour mieux utiliser le budget annuel d'environ 300 millions de dollars (202 millions d'euros) consacré à son écurie de Formule Un que le groupe a annoncé mercredi son retrait de cette compétition.

Le titre Toyota a clôturé en baisse de 0,83% à 3.580 yens avant la publication des résultats. L'action a perdu 2,7% sur les trois mois à fin septembre, faisant moins bien que l'indice Nikkei, qui a progressé de 1,8% sur la période.

Version française Alexandre Boksenbaum-Granier et Benoit Van Overstraeten