PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les marchés financiers chinois chutent lourdement lundi pour leur première séance depuis les congés du Nouvel an lunaire, prolongés en raison de l'épidémie de coronavirus. Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus des conséquences de cette infection pulmonaire sur l'économie mondiale.

Vers 6h30 (heure de Paris), l'indice Shanghai Composite plongeait de 7,9%, à 2.742,42 points. L'indice phare est bien parti pour accuser sa plus forte baisse en une seule séance depuis août 2015. L'indice Shenzen Composite, constitué de valeurs plus petites que le Shanghai Composite, abandonnait 8%, à 1.691,3 points.

Les marchés chinois pâtissent d'un effet de rattrapage avec le reste du monde, les Bourses mondiales ayant fortement reculé la semaine dernière. Les autres marchés asiatiques se portent ainsi mieux lundi. A Hong Kong, le Hang Seng gagne 0,2%, à 26.383,7 points, et à Tokyo, le Nikkei 225 recule de 1%.

Parmi les principales baisses de la séance en Chine figurent les valeurs de la consommation, des transports et des finances. De nombreux titres perdent 10%, soit le maximum autorisé en une séance.

Les marchés chinois étaient fermés depuis le 23 janvier, soit deux jours avant le début des célébrations du Nouvel an lunaire. Ils devaient initialement rouvrir vendredi, mais les congés ont été prolongés afin d'essayer de contenir la propagation du coronavirus, qui a déjà fait 362 morts, dont un hors de Chine.

"Tant que le nombre de nouveaux cas n'aura pas atteint un sommet, les actions vont rester plongées dans l'incertitude - il est trop tard pour vendre et trop tôt pour acheter", souligne Sean Darby, stratégiste pour les actions mondiales chez Jefferies.

Plusieurs économistes ont réduit leurs prévisions de croissance pour la Chine en raison du virus. "Les perturbations en Chine auront probablement des répercussions plus importantes au niveau mondial aujourd'hui qu'en 2003", souligne Ben May, directeur de la recherche macroéconomique mondiale d'Oxford Economics, en faisant référence à l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS, de 2002-2003.

Afin de tenter d'apaiser les marchés, la Banque populaire de Chine a annoncé ce week-end qu'elle injecterait 1.200 milliards de yuans (154,3 millions d'euros).

-Steven Russolillo, Dow Jones Newswires

(Version française Valérie Venck) ed: DID

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