PARIS (awp/afp) - Les betteraviers français, touchés par une grave crise des prix du sucre et de nombreuses fermetures d'usines, ont obtenu l'engagement d'Emmanuel Macron de nommer un délégué interministériel "dédié" à la sortie de crise, ont-ils annoncé samedi, après avoir rencontré le chef de l'Etat lors de l'inauguration du Salon de l'Agriculture.

Le président de la République "annonce la nomination d'un délégué interministériel dédié à la +sortie de crise+ de la filière sucre", a annoncé sur Twitter le syndicat des betteraviers (CGB).

"Il s'est engagé à nommer un délégué interministériel en lien avec les ministères et avec le Premier ministre", a précisé à l'AFP le président de la CGB, Franck Sander.

Un effondrement des cours du sucre a amené Saint-Louis Sucre, filiale française du sucrier allemand Südzucker, à fermer deux usines à Cagny dans le Calvados et Eppeville dans la Somme, et le groupe Cristal Union, deuxième sucrier français, à en fermer deux autres à Bourdon (Puy-de-Dôme) et Toury (Eure-et-Loir).

Ces restructurations ont laissé sur le carreau quelque 1.500 betteraviers, désormais privés de débouchés pour cette production.

Si les cours européens du sucre ont commencé à remonter, M. Sander estime que "la crise est loin d'être terminée pour les agriculteurs. D'ici à ce qu'on ressente la remontée des prix dans les cours de fermes, il va falloir attendre un petit peu".

Car même si les prix remontent, "des contrats pluriannuels ont été passés lorsque les prix étaient en train de craquer", a-t-il rappelé.

"J'ai fortement insisté sur le fait que ce n'était que le premier séisme", a indiqué M. Sander après la rencontre entre le chef de l'Etat et les représentants des grandes cultures.

"Les groupes vont encore faire un résultat négatif" cette année, a-t-il estimé, souhaitant que la filière soit davantage accompagnée pour gagner en compétitivité.

"On est les seuls en Europe à avoir autant restructuré. On est en baisse de surface, et on ferme des usines, alors que la Pologne, elle, augmente ses surfaces", a souligné M. Sander.

Il aimerait notamment que les constructeurs automobiles français commercialisent en France des voitures à moteur "flexfuel", capables de consommer de l'essence, mais aussi du bioéthanol, fabriqué à partir de la betterave.

ngu/kd/nm