Ajoute début de la rencontre Xi-Trump, déclarations de dirigeants

BUENOS AIRES (awp/afp) - La rencontre très attendue entre Donald Trump et Xi Jinping a commencé samedi à Buenos Aires, après la publication d'un communiqué du G20 assurant le service minimum sur le climat et le commerce et des conférences de presse qui ont au contraire exposé au grand jour les tensions diplomatiques.

"Nous allons discuter commerce et nous finirons par faire quelque chose de positif pour la Chine et les Etats-Unis", a déclaré le président américain au début de ce "dîner de travail".

Son homologue chinois s'est quant à lui dit "impatient" d'entamer la discussion.

La Chine et les Etats-Unis sont engagés dans une bataille des droits de douane qui pèse déjà sur la croissance mondiale.

Le FMI estime qu'à court terme le PIB mondial pourrait être réduit de 0,75% en raison de l'accroissement des tensions commerciales.

"Nous réalisons tous que nous sommes indirectement influencés par le fait que les relations économiques sino-américaines ne fonctionnent pas aussi bien qu'elles le devraient", a déclaré la chancelière Angela Merkel, qui espère que la discussion "conduira à des solutions".

Communiqué et susceptibilités

Au niveau du G20, les dirigeants des principales économies mondiales réunis à Buenos Aires ont sauvé les apparences en publiant un communiqué commun tenant compte de toutes les susceptibilités.

Ils "notent les problèmes commerciaux actuels". Selon une source européenne, les Américains ont insisté pour l'utilisation de ce terme pudique, au lieu de "tensions".

Les membres du G20 "signataires de l'accord de Paris" sur le climat- sans les Etats-Unis, donc - soulignent dans le communiqué que ce dernier est "irréversible" et "s'engagent à sa pleine mise en oeuvre".

"Un certain nombre de pays hésitaient (...) à confirmer leur engagement dans l'accord de Paris et donc c'était une des grandes batailles de cette nuit (de négociations) de garder le pack des 19", a souligné une source française proche des négociations.

"Ce que l'on commence à voir, c'est que cette coalition s'effiloche" a assuré une source de la Maison Blanche.

Les Etats-Unis ont quant à eux rejeté cet accord qualifié de "tueur d'emplois" par la même source.

Ukraine, Khashoggi, pétrole

Loin du ton compassé du communiqué, au cours des conférences de presse finales, les dirigeants ont passé en revue leurs multiples désaccords.

"La guerre va continuer" dans l'est rebelle de l'Ukraine tant que les autorités ukrainiennes actuelles "resteront au pouvoir", a ainsi martelé samedi Vladimir Poutine.

Alors que les Européens, Emmanuel Macron et Angela Merkel en tête, lui avaient demandé d'oeuvrer pour apaiser les tensions nées de la capture dimanche de navires ukrainiens par des militaires russes.

Le président russe a par ailleurs dit avoir accordé ses violons avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ("MBS")pour prolonger un accord de baisse de la production de pétrole. Les deux hommes ont affiché une franche camaraderie pendant le sommet.

A mille lieues des déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a réclamé le transfèrement vers la Turquie des suspects saoudiens dans le meurtre à Istanbul de Jamal Khashoggi, un journaliste critique du régime de Ryad.

Selon M. Erdogan, qui a dit ne pas faire confiance à la justice saoudienne, seul le Premier ministre canadien Justin Trudeau a abordé le sujet pendant la réunion des dirigeants et "MBS" a donné une "explication difficilement croyable" sur le rôle de son pays.

Le sommet a aussi été marqué par un rendez-vous manqué, celui de Donald Trump et de Vladimir Poutine, annulé à la dernière minute ou presque par l'Américain.

"C'est dommage qu'on n'arrive pas à avoir une vraie rencontre. Je pense qu'elle est vraiment nécessaire", a réagi le président russe.

Vladimir Poutine a toutefois assuré avoir échangé avec son homologue : "Nous avons parlé debout. J'ai répondu à ses questions liées a l'incident en mer Noire".

La Maison Blanche a fait savoir que, "comme c'est la coutume dans des événements multilatéraux, le président Trump et la Première Dame ont eu un certain nombre de conversations informelles au cours du dîner (vendredi soir), y compris avec le président Poutine".

Donald Trump est sous pression aux Etats-Unis en raison d'une "enquête russe" toujours plus menaçante.

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