SAN FRANCISCO (awp/afp) - Des livreurs de la plateforme Instacart, qui permet de commander ses courses en ligne, menacent de "faire grève" lundi si la société ne leur fournit pas des protections sanitaires contre le coronavirus et n'améliore pas leurs conditions financières.

Deux groupes baptisés "Instacart Shoppers" (coursiers Instacart) et "Gig Workers Collective" ont signé une lettre vendredi sur la plateforme d'autopublication Medium.

Ils accusent Instacart de "profiter astronomiquement de nous qui risquons nos vies, tout en refusant de nous donner des protections efficaces ainsi que des paiements et compensations à la hauteur des enjeux".

Comme les chauffeurs chez Uber, les livreurs d'Instacart ne sont pas employés à temps plein, ils sont payés à la course.

L'application les met en relation avec les consommateurs qui souhaitent passer commande de chez eux, chez des épiceries et supermarchés partenaires.

Dans la lettre, ces "acheteurs-livreurs" demandent, entre autres, des équipements de protection (au minimum des désinfectants), 5 dollars de plus par commande et de meilleures compensations financières si un médecin recommande l'isolation pour cause de contamination ou de vulnérabilité.

Les signataires n'ont pas précisé combien de personnes ils représentaient.

Selon eux, "Instacart a transformé cette pandémie en campagne marketing, se faisant passer pour le héros des familles en confinement, isolées ou en quarantaine".

"La santé et la sécurité de toute notre communauté - livreurs, clients et employés - est notre priorité", a réagi Instacart à une requête de l'AFP.

Vendredi, l'entreprise basée à San Francisco a publié un communiqué annonçant notamment des bonus pour les courses effectuées en personne dans les magasins et une extension jusqu'au 8 mai de la possibilité d'être payé pendant 14 jours à rester chez soi, en cas de quarantaine imposée.

Mais elle ne promet pas de fournir de lingettes désinfectantes ou des gels hydroalcooliques.

Instacart a annoncé lundi qu'elle allait ajouter 300.000 "acheteurs personnels" sur la plateforme pendant les trois mois à venir, pour faire face à l'explosion de la demande - ses volumes de commandes en Amérique du Nord ont bondi de 150% en un an.

Les livreurs ne bénéficient pas des mêmes contreparties sociales que des employés sous contrat, mais la société californienne a lancé l'année dernière des programmes incluant certaines assurances.

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