Ubisoft flambe de 8,33% à 30,115 euros, un niveau inconnu depuis plus de 7 ans et demi, à la faveur de résultats annuels meilleurs que prévu. L’éditeur de jeux vidéo a bénéficié des performances commerciales supérieures aux attentes de Tom Clancy’s The Division et de Far Cry Primal et de la montée en puissance de ses revenus digitaux (distribution, contenus supplémentaires...).

Le résultat opérationnel non-IFRS, c'est-à-dire hors éléments exceptionnels, a atteint 169 millions d'euros, en léger repli par rapport à l'exercice 2014/2015, 170,5 millions d'euros, mais supérieur à l'objectif révisé de 150 millions d'euros et au consensus de 158 millions.

Positif sur la valeur, Exane souligne que, pour la première fois de son histoire, Ubisoft a dévoilé une amélioration de sa rentabilité opérationnelle deux années consécutives. Elle est ressortie à 12,1% contre 11,7% sur l'exercice précédent. Parmi les succès du groupe cette année, Kepler Cheuvreux note l'élargissement significatif de son portefeuille de jeux. Sa dépendance trop importante à Assassin's Creed était considérée comme l'un de ses points faibles. La performance du dernier opus a d'ailleurs été décevante et aucune nouvelle version du jeu phare ne sera lancée cette année. Une adaptation au cinéma sera cependant sur les écrans en fin d'année.

Le chiffre d'affaires a en effet reculé de 4,8% (-10,7% à taux de change constants) à 1,394 milliard d'euros, mais a tout de même dépassé l'objectif de 1,36 milliard. En progression de 16,7% à 446,7 millions d'euros, les revenus digitaux ont représenté 32% des ventes totales, à comparer avec 26,1% sur l'exercice précédent et un objectif d'environ 30%.

En dépit d'un management plus confiant sur ses perspectives, Ubisoft a simplement confirmé ses objectifs pour l'exercice 2016-2017 : chiffre d'affaires d'environ 1,7 milliard d'euros, résultat opérationnel non-IFRS d'environ 230 millions et solide génération de free-cash-flow. Le groupe bénéficiera du lancement de 5 jeux AAA, c'est-à-dire de haute qualité, contre 4 sur l'exercice précédent, et d'une part toujours plus importante des revenus digitaux. Ils devraient représenter 35% de l'activité.

“Nous entrons ainsi dans une nouvelle phase d'expansion et de forte création de valeur pour nos actionnaires, avec un objectif de marge opérationnelle de 20% et de free-cash-flow d'environ 300 millions d'euros pour 2018-2019 ", a déclaré son PDG, Yves Guillemot, dans une allusion à peine voilée à Vincent Bolloré.

Ce dernier souhaite l'établissement d'une "collaboration fructueuse" entre Vivendi et Ubisoft tandis que celui-ci revendique son indépendance, estimant ne pas avoir besoin du groupe de médias pour faire croire fortement ses bénéfices.

Valeurs citées dans l'article : UBISOFT ENTERTAIN, Vivendi