Zurich (awp) - UBS a vu son résultat multiplié par cinq en 2018. La grande banque a dégagé un bénéfice net de 4,9 milliards de dollars, à comparer aux 969 millions de l'exercice précédent. Pour la première fois de son histoire, le groupe zurichois publie ses états financiers en dollars et non plus en francs suisses.

Le conseil d'administration propose de verser un dividende de 0,70 franc par action, relevé de 5 centimes sur un an, précise la banque aux trois clés mardi.

Au seul quatrième trimestre, l'établissement a dégagé un bénéfice net de 696 millions de dollars, contre une perte 2,42 milliards douze mois auparavant. Le bénéfice avant impôts s'est établi à 862 millions, ce qui représente une hausse de 2%.

Dans son communiqué, le directeur général Sergio Ermotti affirme avoir dû composer avec un niveau de difficulté "historique" sur les marchés financiers au dernier partiel.

Le produit d'exploitation s'est étiolé de 3,3% à 6,97 milliards de dollars, tandis que les charges ont été allégées de 4,0% à 6,11 milliards. A la fin de l'année, le groupe employait 66'888 équivalents plein temps.

Les chiffres au quatrième trimestre sont légèrement inférieurs aux prévisions du consensus AWP. En revanche, le niveau du dividende est dans la cible.

La collecte d'argent dans la gestion de fortune, activité stratégique, s'est révélée négative pour la banque aux trois clés entre octobre et décembre. Le géant zurichois a subi des sorties nettes d'argent de 7,9 milliards de dollars.

La division dédiée à la gestion de fortune, Global Wealth Management, a connu une baisse de l'activité principalement dans les régions Amériques et Asie/Pacifique, causée par les turbulences sur les marchés. Cette unité a néanmoins réalisé un bénéfice avant impôts de 793 millions, stable sur un an.

Perte pour la banque d'affaires

Autre division d'importance pour UBS, la banque d'affaires (Investment Bank) a également pâti de cette situation compliquée. Elle a subi une perte avant impôts de 47 millions de dollars, contre un bénéfice de 46 millions au quatrième trimestre 2017.

La gestion d'actifs (Asset Management) a vu son résultat divisé par deux, en raison des vents contraires susmentionnés. Dernier pilier de l'activité d'UBS, Personal & Corporate Banking a connu un quatrième trimestre "solide" et un bénéfice avant impôts amélioré de 80%.

La masse sous gestion totale a reculé à 3101 milliards, soit un repli de 7% par rapport à fin septembre.

Le ratio de fonds propres durs s'est fixé à 13,1%, raboté de 0,4 point de pourcentage sur trois mois. Le ratio de levier est resté stable, à 3,81%.

Les soucis rencontrés lors du dernier partiel devraient se poursuivre en début d'année. La direction d'UBS affirme que le moral prévalant sur les marchés financiers pèsera encore sur l'activité clientèle au premier trimestre.

"Nous avons rencontré une certaine normalisation sur les marchés au début de 2019 et nous continuons de rechercher un équilibre entre efficacité et investissements de croissance", explique Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

La grande banque veut procéder à un nouveau programme de rachat d'actions en 2019, à hauteur de 1 milliard de dollars. Le groupe a déjà acquis pour 750 millions de francs suisses d'actions propres en 2018.

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