Zurich (awp) - Le groupe bancaire UBS envisagerait de reprendre des activités de son homologue allemand Commerzbank. Une commission stratégique de la banque aux trois clés "travaille d'arrache-pied à l'élaboration de plusieurs scénarios", affirme la NZZ am Sonntag, citant une source proche du dossier. Selon cette dernière, le rachat pur et simple du numéro deux bancaire allemand serait toutefois improbable, du fait de la rentabilité insuffisante de la banque de détail outre-Rhin.

Sollicitée par AWP, une porte-parole d'UBS s'est refusée à tout commentaire sur ce qu'elle qualifie de rumeurs.

Commerzbank dispose de quelques "pièces de choix", qui ne font pas partie de son coeur de métier, comme sa banque privée ou sa plateforme numérique. Le dominical alémanique a rappelé que le patron actuel de l'entité suisse d'UBS, Martin Blessing, a été aux commandes du mastodonte allemande jusqu'en 2016. En outre, le président d'UBS, Axel Weber, connaît bien l'établissement, dont il a coordonné en 2008 le sauvetage alors qu'il dirigeait la banque centrale allemande (BuBa).

Commerzbank attise déjà l'appétit de plusieurs congénères, à l'image des colosses français BNP Paribas et Crédit Agricole, ainsi que de l'italien Unicredit.

L'intérêt supposé d'UBS pour Commerzbank est jugé peu vraisemblable par les milieux financiers.

Dans une note, Javier José Lodeiro, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), estime que seule les activités de banque privée de Commerzbank seraient susceptible d'aiguiser l'appétit du numéro un bancaire helvétique. L'analyste doute cependant que le géant bancaire allemand soit disposé à s'en séparer de son plein gré.

Pour ce qui est de la plateforme numérique, une reprise n'aurait aucun sens pour l'expert de la ZKB, dans la mesure où UBS est déjà clairement en tête en matière de fintech. L'acquisition des services bancaires aux entreprises (corporate banking) est également improbable, car elle signifierait un renforcement des activités d'octroi de crédit. Enfin, pour ce qui est de la banque de détail, les marges sont insuffisantes.

Le spécialiste de la ZKB doute d'un rachat, même partiel, de Commerzbank par UBS, et ne s'attend pas à de grosses vagues boursières du fait de l'article.

Les faits semblent lui donner raison. A 11h50, la nominative UBS reculait de 0,4% à 16,88 CHF, légèrement en retrait du SMI des valeurs vedettes, qui lâchait 0,05%.

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