Premier grand établissement bancaire européen à publier ses résultats trimestriels, UBS a noté que l'activité client au premier trimestre de 2019 serait pénalisée par "l'absence de progrès dans la résolution des tensions géopolitiques, la montée du protectionnisme et des différends commerciaux, ainsi que par une volatilité accrue".

Ces mêmes éléments ont pesé sur le moral et la confiance des investisseurs au second semestre 2018, surtout au cours des trois derniers mois de l'année, a poursuivi UBS.

La banque a dégagé un bénéfice avant impôts de 862 millions de dollars (758,8 millions d'euros) au quatrième trimestre alors que les analystes attendaient 985 millions de dollars selon un consensus fourni le groupe.

Cette contre-performance est le fait aussi bien d'un recul de la contribution des activités gestion de fortune que de la baisse des bénéfices de la banque d'investissement.

Vers 12h45 GMT, l'action UBS perdait 3,65% à la Bourse de Zurich, troisième plus forte baisse d'un Stoxx 600 en repli de 0,23% et repli le plus marqué de l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes (-1,16%).

Le groupe de Zurich, qui gère plus de 2.000 milliards de dollars via sa division gestion de fortune, a enregistré une chute de 22% du bénéfice ajusté imposable de cette activité au quatrième trimestre, en raison d'une baisse des transactions des clients sur fond d'aversion au risque et du renforcement de la trésorerie.

Les sorties nettes de liquidités dans la division, une mesure des bénéfices à venir étroitement surveillée, ont représenté 7,9 milliards de dollars.

La banque d'investissement a également connu un trimestre difficile avec une baisse des revenus tirés des activités de trading ainsi que ceux générés par les marchés des capitaux et les activités de conseil.

S'agissant du marché actions, traditionnellement un point fort de la banque, UBS a enregistré une baisse à deux chiffres de son bénéfice sur un an, à contre-courant de la tendance observée la semaine dernière lors la publication des résultats des banques américaines, qui ont connu un trimestre favorable sur le marché du trading des actions.

"Nous voyons pour le bénéfice par action une baisse dans le milieu d'un pourcentage à un chiffre en moyenne, essentiellement liée à la faiblesse du résultat de la banque d'investissement et la baisse des actifs sous gestion dans Global Wealth Management", écrivent les analystes de Citi.

Ils jugent qu'il sera désormais difficile d'atteindre un objectif de ratio de solvabilité financière "common equity tier one" (CET1) d'environ 15% en 2019. Ce ratio s'est établi à 14,2% en 2018.

 

PLAN DE RACHAT D'ACTIONS

Le bénéfice net sur l'ensemble de l'exercice a atteint 4,897 milliards de dollars, contre 969 millions en 2017. Ce dernier résultat avait été amputé d'une charge de 2,9 milliards de francs liée à la réforme fiscale américaine. Les cinq analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur l'exercice 2018 sur un bénéfice net de 4,906 milliards de dollars.

La banque a par ailleurs relevé son dividende pour 2018 de cinq centimes à 0,70 franc suisse (0,61 euro) et a dit vouloir racheter jusqu'à un milliard de dollars de ses propres actions en 2019.

Credit Suisse de son côté a déclaré mardi constater une amélioration des conditions de marché après un quatrième trimestre difficile.

"C'était un quatrième trimestre vraiment difficile, on peut voir les résultats de nos pairs qui ont fait état de marchés volatils", a déclaré Tidjane Thiam, le directeur général de Credit Suisse, à Bloomberg Television dans une interview en marge du forum de Davos. "Dans l'ensemble, les choses se sont améliorées depuis le début de l'année, 2019 a mieux commencé", a-t-il ajouté.

 

(Brenna Hughes Neghaiwi; Claude Chendjou et Benoît Van Overstraeten pour le service français)

par Brenna Hughes Neghaiwi