Zürich (awp) - Lorsque Sergio Ermotti avait repris les rênes d'UBS en novembre 2011 la première banque suisse n'était pas en bonne posture. Trois ans auparavant Berne avait pris une participation de 10% et déprécié la valeur du groupe de dizaines de milliards de dollars d'actifs toxiques, suite à son sauvetage dommageable de 60 milliards de dollars.

Comme le souligne le Financial Times de ce jour, le banquier d'origine tessinoise a le mérite d'avoir reconstruit la banque en l'éloignant des opérations bancaires d'investissement risquées et en étant le pionnier d'une stratégie visant à développer l'unité gestion de fortune. Pour ce faire il a mis un accent particulier sur l'Asie, les clients ultra-riches et les family officies. "Cette stratégie a été largement copiée par ses concurrents", précise le media britannique.

Sergio Ermotti, qui est l'un des plus anciens responsables de banque européenne, n'était pas connu du grand public lorsqu'il a démarré à UBS. Mais il pouvait déjà se targuer d'une solide expérience bancaire. Dès 1987 il a oeuvré pendant 18 ans pour la banque américaine Merrill Lynch, où il a fini comme co-directeur de l'unité marché global des actions.

Puis en 2005 il a décidé de changer d'employeur et de rejoindre Unicredit, à l'époque la première banque italienne. Il a gravi tous les échelons assez rapidement et il est devenu le numéro deux de cet établissement. Il l'a quitté en 2010 après s'être fait souffler le poste de président de la direction par l'Italien Federico Ghizzoni. Finalement en avril 2011 le Luganais de naissance est revenu en Suisse pour entrer à la direction générale d'UBS et s'occuper des activités du groupe en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.

Au Wall Street Journal il déclarait récemment avoir bouclé une année solide et le meilleur quatrième trimestre ajusté (bénéfice avant impôts) depuis 2010. Or malgré une récente baisse de performance des unités d'investissement et de banque privée ainsi qu'un scandale d'évasion fiscale de 4,5 milliards d'euros en France, UBS demeure l'une des banques les plus régulièrement rentables et les mieux évaluées en Europe, explique le Financial Times.

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