ZURICH (Agefi-Dow Jones)--Le directeur général de la banque suisse UBS, Sergio Ermotti, a prévenu mercredi que ses divisions de banque d'investissement et de gestion d'actifs avaient connu un faible début d'année. Le dirigeant a même évoqué "un des pires environnements de l'histoire récente pour un premier trimestre".

Ces propos, préparés pour une conférence du secteur bancaire à Londres, pèsent sur l'action UBS mercredi et mettent en exergue les enjeux, autres que les batailles judiciaires engagées en France et aux Etats-Unis, auxquels la banque suisse est confrontée. Dans son discours, Sergio Ermotti a également annoncé 300 millions de dollars d'économies supplémentaires.

Les revenus de la banque d'investissement accusent une baisse d'un tiers environ par rapport à un "très bon" premier trimestre 2018, a indiqué le dirigeant. "Bien qu'il ne corresponde évidemment pas à nos aspirations à long terme, je trouve que ce résultat est acceptable s'il demeure exceptionnel dans l'un des pires environnements de l'histoire récente pour un premier trimestre", a-t-il ajouté.

Les revenus de la division mondiale de gestion de fortune sont en baisse d'environ 9% par rapport à l'an dernier, mais ce recul s'est atténué à mesure que le trimestre avançait, a souligné Sergio Ermotti, tandis que les revenus issus des transactions pourraient accuser un repli d'environ 25%.

"C'est particulièrement visible en Asie, où notre dernière enquête auprès des clients dépeint une vision plutôt sombre des perspectives pour cette année, dans un climat marqué par les tensions politiques, les conflits commerciaux et les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance dans la région", a-t-il indiqué. "Nos clients américains se tiennent également à l'écart, généralement satisfaits de leur projets d'allocation d'actifs et de leurs plans financiers."

Le titre UBS perdait 2,9% à 12,29 francs suisses mercredi après-midi, tandis que Credit Suisse reculait de 3,6% à 12,02 francs suisses.

Ces dernières années, UBS et Credit Suisse ont réorganisé leurs activités en les orientant vers la gestion de fortune et en rationalisant leurs divisions de banque d'investissement. Mais les deux banques ont du mal à convaincre les investisseurs de leurs perspectives de croissance à long terme et leur cours de Bourse a baissé au cours des trois dernières années.

En outre, UBS est confrontée à des incertitudes juridiques coûteuses. Le mois dernier, la justice française a condamné la banque à payer une amende record de 3,7 milliards d'euros pour avoir aidé des clients fortunés en France à échapper à l'impôt. UBS a fait appel de cette décision et la procédure pourrait durer des années.

Aux Etats-Unis, UBS conteste les accusations du département de la Justice (DOJ) selon lesquelles il aurait induit les investisseurs en erreur au sujet de la qualité de milliards de dollars de prêts hypothécaires à risque et d'autres prêts hypothécaires qui ont été vendus voilà plus de dix ans, avant la crise financière.

-Brian Blackstone, Dow Jones Newswires (Version française Valérie Venck) ed: ECH

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