Zurich (awp) - La grande banque UBS a enregistré une contraction du bénéfice net en 2019, en recul de 4,7% sur un an à 4,30 milliards de dollars. Malgré la baisse du résultat, UBS affirme avoir réalisé une performance solide dans un contexte difficile.

"Nous avons progressé dans nos initiatives stratégiques, nous avons réduit nos dépenses de fonctionnement de 4% et notre situation financière reste solide", affirme mardi le directeur général Sergio Ermotti, cité dans un communiqué.

Les recettes annuelles ont atteint 28,89 milliards, en baisse de 4,4%. Parallèlement, les charges ont reculé de 3,8% à 23,31 milliards.

Au quatrième trimestre, le produit d'exploitation a grappillé 1,1% sur un an à 7,05 milliards de dollars. Le bénéfice avant impôts a été presque doublé (+93%) à 928 millions, tandis que le résultat net s'est envolé de 130% à 722 millions.

UBS profite d'une base de comparaison particulièrement favorable, le dernier partiel 2018 ayant été assez difficile pour la banque aux trois clés, comme pour le secteur dans son ensemble, en raison d'un mini-crash boursier.

Le conseil d'administration propose de verser un dividende à 0,73 dollar par action, contre 0,70 franc au titre de 2018. Cet indicateur est légèrement inférieur au consensus AWP, qui tablait sur 0,735 dollar par titre. Les chiffres pour le dernier partiel dépassent largement les attentes.

Gestion de fortune décevante

Presque toutes les divisions ont dégagé un bénéfice avant impôts conforme ou supérieur aux prévisions des analystes. La banque d'affaires (Investment Banking) a clairement surperformé, avec un résultat de 198 millions, presque trois fois supérieur au consensus. Cette unité a connu une croissance tous azimuts, augmentant ses recettes de 11% et réduisant ses charges, principalement au niveau du personnel.

Le bilan est moins flatteur pour la gestion de fortune, une activité pourtant stratégique. La division Global Wealth Management (GWM) a raté le coche en termes de bénéfice avant impôts et a subi des sorties de fonds à hauteur de 4,7 milliards de dollars.

A fin décembre, la masse sous gestion de GWM s'élevait à 2635 milliards de dollars, en hausse de 5,3% grâce à des marchés porteurs. La division est codirigée depuis octobre par le banquier star Iqbal Khan, transfuge de Credit Suisse, et Tom Naratil. Elle fait l'objet d'une restructuration annoncée début janvier, avec 500 suppressions de postes potentielles.

Dans un commentaire, un analyste de Société Générale enjoint la direction d'UBS à mettre un terme au déclin de GWM, qui doit retrouver le chemin de la croissance.

Comme attendu par les analystes, UBS a raboté ses objectifs de rentabilité. Le rendement des fonds propres de première catégorie (RoCET1) est désormais attendu à 12%-15% sur les trois prochaines années, contre 17% pour 2021 jusqu'ici. En 2019, cet indicateur s'est fixé à 12,4%.

La grande banque pourra remplir ses objectifs même en cas de difficulté, a assuré Sergio Ermotti en conférence téléphonique.

Les analystes sont partagés sur le sujet. Barclays déplore des objectifs nettement inférieurs aux précédents. Vontobel estime la nouvelle cible comme étant plus réaliste. La Banque royale du Canada affirme que le consensus demeure plus pessimiste sur la rentabilité de la grande banque.

La direction table par ailleurs sur un rapport entre coûts et revenus entre 75% et 78% entre 2020 et 2022, un objectif moins ambitieux que les 72% espérés auparavant.

Les investisseurs goûtaient peu aux annonces du jour. A 11h55, le titre UBS perdait 5,2% à 12,135 francs suisses, dans un SMI en recul de 0,32%.

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