Zurich (awp) - L'assemblée générale d'UBS s'est révélée plus courte et plus consensuelle qu'à l'accoutumée, l'ordre du jour ayant été intégralement accepté en 80 minutes à peine. Les actionnaires ont accepté à une majorité plus confortable que d'habitude les points liés à la rémunération.

En raison du Covid-19 et des restrictions imposées par le Conseil fédéral pour limiter la pandémie, l'assemblée de la grande banque s'est tenue sans la présence physique des actionnaires. Près de 14'000 d'entre eux étaient cependant représentés et avaient fourni leurs consignes de vote au mandataire indépendant. En tout, 2,1 milliards de voix se sont exprimées ou trois quart des actions.

Le président Axel Weber, le directeur général Sergio Ermotti et une poignée d'autres personnes se sont retrouvés dans la salle de conférence d'UBS à Zurich, délaissant exceptionnellement la St.Jakobshalle de Bâle. M. Weber a répondu brièvement aux questions posées par les actionnaires.

Les motions déposées étaient vouées à l'échec avant même l'ouverture de l'assemblée. Une large majorité (85%) des actionnaires ou des votants avaient glissé préalablement un "non" dans l'urne virtuelle.

Les dirigeants d'UBS ont connu une assemblée bien plus agréable que celle de l'année dernière, où ils s'étaient vu refuser la décharge suite à la condamnation en France. Douze mois plus tard, ce point a passé la rampe très facilement, à 94% de votes favorables.

Axel Weber est revenu sur le procès d'UBS en France. En raison du coronavirus, la banque est toujours dans le flou quant à la reprise de la procédure, a indiqué le président. Selon le calendrier initial, le procès en appel devrait se dérouler du 2 au 29 juin.

Verdict en France peut-être en 2021

Les tribunaux sont actuellement fermés dans l'Hexagone, le verdict pourrait ne tomber que l'année prochaine. La banque aux trois clés a cependant bon espoir que la sentence en appel soit plus clémente que celle prononcée en première instance. "Nous avons confiance dans la justice française et avons bon espoir que nos arguments soient entendus, évalués et considérés pertinents par le tribunal d'appel", a déclaré M. Weber.

En février 2019, le numéro un bancaire helvétique avait écopé en France d'une amende record de 3,5 milliards d'euros, assortie d'un versement d'une indemnisation à l'Etat français de à hauteur de 800 millions. L'établissement, qui s'était vu reprocher des faits de blanchiment et d'assistance à l'évasion fiscale, a déposé recours.

Les points généralement les plus contestés de l'assemblée générale, ceux ayant trait à la rémunération, n'ont pas donné trop de cheveux blancs aux responsables du numéro un bancaire helvétique. Lors d'un vote consultatif, le rapport de rémunération a recueilli 84,6% de oui, contre 79,4% l'année dernière.

Les scrutins contraignants sur les jetons de présence perçus par le conseil d'administration (70,25 millions de francs suisses) et celui sur la rémunération fixe maximale (33 millions de francs suisses) ont également fait un meilleur score qu'en 2019. Les actionnaires ont par ailleurs reconduit Axel Weber à la présidence avec 92,4% des voix, à comparer aux 92,2% de l'assemblée précédente.

La proposition de dividende de 0,73 dollar par action n'a pas fait un pli, même dans sa version divisée en deux. La première moitié sera versée le 7 mai et le solde - puisé dans une réserve spécialement créée à cet effet - au quatrième trimestre.

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