Le temps presse après que, à l'initiative de Bruxelles, le géant espagnol Santander a volé au secours de sa concurrente nationale Banco Popular, dans le cadre d'une première mise en pratique d'une nouvelle méthode de traitement des banques en grande difficulté adoptée à la suite de la crise financière de 2007-2009.

Des sources ont dit que la réussite du sauvetage de Banco Popular orchestré par les régulateurs européens pouvait encourager ces derniers à intervenir également en Italie, où la crise qui affecte Banca popolare di Vicenza et de Veneto Banca dure depuis deux ans et demi.

Les deux groupes vénètes, qui doivent normalement fusionner au cours de l'année, ont sollicité une aide publique à hauteur de 6,4 milliards d'euros pour combler une déficit des fonds propres.

Cependant la Commission européenne exige une injection de 1,2 milliard d'euros de capitaux privés avant tout recours à de l'argent public.

Les banques italiennes, qui ont déjà injecté 3,4 milliards d'euros dans les deux rivales en abondant Atlante, le fonds de sauvetage du secteur bancaire italien devenu le principal actionnaire de Banca Popolare di Vicenza et de Veneto Banca, ont dit jusqu'ici qu'elle n'allaient pas verser d'argent supplémentaire dans ce dossier.

L'une des sources a toutefois dit que le secteur bancaire italien dans son ensemble avait conscience des dangers que représentait une mise en faillite de Banca Popolare di Vicenza et de Veneto Banca.

Une source a souligné qu'une telle éventualité contraindrait les banques les plus solides à allouer 11 milliards d'euros à un fonds de protection des déposants.

HAUSSE DES VALEURS BANCAIRES ITALIENNES

La perspective d'une solution pour Banca Popolare di Vicenza et de Veneto Banca fait monter l'indice regroupant les valeurs bancaires italiennes (+1,75%), ce dernier tirant vers le haut la Bourse de Milan qui, avec un gain de 1,18%, fait mieux que les autres places européennes.

Le plan de sauvetage des deux banques vénètes jouit du soutien de certaines banques italiennes mais la participation du système bancaire dans son ensemble est vue comme essentielle, a ajouté la source.

La participation de chaque banque à ce plan d'injection de capitaux frais dans les banques vénètes se ferait en fonction de la taille des dépôts de chacun, a poursuivi la source.

Peu auparavant, La Repubblica a rapporté qu'Intesa Sanpaolo était prête à mettre de l'argent frais sur la table pour contribuer au renflouement de Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca mais à la condition que d'autres grands noms du secteur bancaire italien interviennent dans ce dossier.

Le journal ajoute que le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan a demandé aux deux plus grandes banques du pays, Intesa Sanpaolo et UniCredit, de racheter chacune une des deux banques vénètes, sur le modèle de ce qui s'est passé en Espagne avec Santander et Popular.

Une source a dit que Jean-Pierre Mustier, l'administrateur délégué d'UniCredit, était activement impliqué dans le sauvetage des deux banques et avaient eu des discussions à la fois avec le gouvernement italien et les autorités de régulation européennes.

Après avoir ouvert en baisse, l'action Intesa Sanpaolo avance de 1,18% 2,57 euros tandis que le titre UniCredit prend 1,87% à 15,82 euros.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

par Paola Arosio et Stefano Bernabei