"Je suis à peu près convaincu qu'il veut faire une opération, il n'y a pas que la France parce que cela pourrait aussi être l'Angleterre ou l'Espagne", a déclaré mercredi Alessandro Mazzucco en marge d'une conférence.

La banque italienne a refusé de commenter ces déclarations.

Alessandro Mazzucco est président de la caisse d'épargne régionale Cariverona, qui possède une participation de 1,8% au capital d'UniCredit, première banque d'Italie par les actifs.

En décembre dernier, Jean-Pierre Mustier a déclaré au mensuel Euromoney qu'il ne s'attendait pas à une fusion avec une autre banque avant la fin de l'année 2021.

Il avait auparavant dit que la banque italienne examinerait ses options stratégiques, y compris une éventuelle fusion, après avoir achevé son plan de redressement cette année.

L'année dernière a été marquée par des spéculations récurrentes sur un éventuel rapprochement entre UniCredit et la Société générale, dont Jean-Pierre Mustier a été directeur général adjoint.

"Les relations que le gouvernement (italien) est en train de bâtir avec la France n'aident pas", a cependant déclaré Alessandro Mazzucco.

Les dirigeants des deux partis au pouvoir à Rome, Luigi Di Maio pour le Mouvement 5-Etoiles et Matteo Salvini pour la Ligue, s'en prennent régulièrement au président français Emmanuel Macron, au point que le ministère français des Affaires étrangères a convoqué la semaine dernière l'ambassadrice d'Italie à Paris.

Alessandro Mazzucco estime que les élections européennes, prévues en mai, ne constituent pas en soi un obstacle en vue d'un éventuel rapprochement avec une autre banque, mais qu'une telle opération se fera lorsque la situation le permettra.

Le président de Cariverona dit également espérer que le nouveau plan stratégique d'UniCredit prévoira l'examen d'opportunités de fusions-acquisitions à l'international.

(Gianluca Semeraro, Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Société Générale, UniCredit SpA