par Paola Arosio et Gianluca Semeraro

MILAN, 13 novembre (Reuters) - UniCredit, la première banque italienne, pourrait décider de lancer une augmentation de capital de 10 à 13 milliards d'euros pour mettre à terme aux inquiétudes persistantes sur ses niveaux de fonds propres, a-t-on appris ce week-end auprès de quatre sources.

UniCredit, la seule banque italienne d'importance systémique, a nommé fin juin le Français Jean-Pierre Mustier à sa tête avec pour mission de redresser son bilan.

L'ancien patron des activités de marché de Société générale a entrepris une revue stratégique qui n'épargne aucun actif d'UniCredit et il présentera le 13 décembre le nouveau plan stratégique de la banque.

Une des sources a dit que l'augmentation de capital en préparation sera "à deux chiffres" et pourrait atteindre les 13 milliards d'euros. Deux autres sources ont confirmé qu'une levée de fonds de 10 à 13 milliards d'euros était à l'étude.

Un appel au marché de plus de 10 milliards d'euros serait bien accueilli par les autorités de supervision même si les principaux actionnaires pourraient être partiellement dilués, a précisé une des sources.

Mustier a d'ores et déjà cédé une participation de 30% dans la filiale de banque en ligne FinecoBank et négocie aussi la vente de la division de gestion d'actifs Pioneer Investments et d'une nouvelle tranche de la filiale polonaise d'UniCredit, Bank Pekao.

UniCredit a annoncé jeudi avoir renforcé son ratio de fonds propres durs CET à 10,82% fin septembre contre 10,33% fin juin, un résultat obtenu grâce aux cessions d'actifs et qui a surpassé les estimations de nombreux analystes.

Le ratio risque toutefois de retomber avec la vente de créances douteuses à un prix inférieur à leur valeur comptable, d'où le souhait de la banque d'augmenter son capital.

La Banque centrale européenne (BCE) a fixé un seuil de capital minimum de 10% pour UniCredit cette année, avec une augmentation de 25 points de base chaque année pour atteindre 10,75% en 2019.

Le quotidien Il Messaggero a rapporté samedi que les régulateurs estimaient désormais qu'un seuil de 14% serait plus approprié pour la banque. (avec Valentina Za, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : UniCredit SpA, FinecoBank Banca Fineco SpA, Bank Pekao SA