Unilever cède 0,64% à 46,5 euros à Amsterdam et 0,93% à 4040 pence à Londres. Les investisseurs ne se réjouissent donc pas de l'abandon du projet de structure simplifiée basée aux Pays-Bas. Face à la grogne de certains actionnaires hostiles à la fermeture du siège social de Londres et à la sortie du titre de l'indice Footsie à la City, le géant anglo-néerlandais, fabricant entre autres des savons Dove et des thés Lipton a donc jeté l'éponge. Le projet devrait être approuvé par 75% des actionnaires britanniques et 50% des actionnaires néerlandais lors de deux votes prévus à la fin du mois.

Selon Unilever, la suppression du siège social de Londres au profit de Rotterdam aurait renforcé sa capacité à gérer son portefeuille de marques de manière plus agile dans le but de créer davantage de valeur aux actionnaires.

Cette thèse n'a pas convaincu six grands actionnaires propriétaires de 8,11% du capital : Legal & General Investment Management, Lindsell Train, Columbia Threadneedle, M&G Investment Management, Aviva Investors Global Services et Royal London Asset Management (RLAM).

Il y a deux jours, le cabinet de conseil Pensions & Investment Research Consultants Limited (PIRC) a rejoint la fronde, recommandant aux actionnaires de s'opposer au projet.

Le cabinet a estimé que la sortie du titre de l'indice vedette londonien allait obliger certains actionnaires à vendre leurs actions à un cours et un calendrier qui ne relèvent pas de leur choix, ce qui constitue dans les faits une vente forcée.

Pour PIRC, Unilever souhaitait que les actionnaires approuvent ce qui s'apparente à une OPA, mais sans versement d'une prime.

Le projet enterré, Unilever va devoir plancher à d'autres solutions pour créer de la valeur mais aussi se protéger des prédateurs.

Le groupe avait en effet initié ce projet l'an dernier à la suite de l'OPA hostile de 143 milliards de dollars lancée par son concurrent américain Kraft Heinz.