par Tom Käckenhoff et Markus Wacket

Le quotidien Rheinische Post a rapporté dans le journée que le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, avait proposé que Berlin étudie la possibilité de supprimer près de cinq gigawatts (GW) de capacités de production d'énergie au charbon et que Datteln 4 ne soit pas connecté au réseau électrique.

Ce chantier est déjà en construction et devrait être opérationnel en 2020.

"Ce serait un acte insensé de sacrifier symboliquement Datteln 4 dans le cadre d'une éventuelle sortie du charbon", déclare dans un communiqué Eckhardt Rümmler, membre du conseil d'administration d'Uniper.

"Au lieu de faire de la transition énergétique un modèle de réussite grâce à l'une des centrales les plus modernes d'Europe, nous continuerions plutôt à exploiter des installations anciennes et davantage émettrices de CO2 (si Datteln 4 ne devait pas être mis en service)".

Une porte-parole du ministère a déclaré que Peter Altmaier n'avait pas fait de suggestions chiffrées concernant la suppression des capacités en charbon.

Elle a fait référence à une commission sur la sortie du charbon qui doit se réunir vendredi pour établir un calendrier de limitation et de suppression progressive de la part du charbon dans la production d'électricité.

Peter Altmaier ne fait pas partie de cette commission.

Le chantier Datteln 4, une centrale au charbon de 1.050 mégawatts (MW), qui aurait dû démarrer en 2011, a souffert de retards et de contestations notamment de la part de militants écologistes. Le projet s'est avéré un véritable casse-tête pour Uniper, qui y a déjà investi 1,2 milliard d'euros.

Eckhardt Rümmler a noté qu'Uniper était prêt à travailler avec le gouvernement pour rendre la production d'électricité moins intensive en carbone et sortir à terme du charbon.

LE CHARBON, 40% DE LA PRODUCTION D'ÉNERGIE

L'Allemagne tire toujours 40% de son énergie du charbon et emploie des dizaines de milliers de personnes dans ce secteur.

La commission du charbon proposera d'allouer 1,5 milliard d'euros de fonds fédéraux dans le budget du gouvernement actuel pour faire émerger de nouveaux secteurs dans les régions charbonnières, selon un projet de proposition consulté par Reuters.

Il est également prévu de discuter des besoins de financement supplémentaires et des infrastructures pour l'avenir à long terme des régions, en étroite collaboration avec l'Union européenne.

Plus tôt dans le mois, le groupe énergétique allemand RWE, l'un des plus gros émetteurs de dioxyde de carbone d'Europe, a été contraint de suspendre son projet d'agrandissement de sa mine de charbon à Hambach, près de Cologne.

La justice allemande a décidé la semaine dernière que RWE ne pourrait pas commencer à abattre d'arbres dans la forêt millénaire de Hambach tant qu'un recours sur le fonds dans ce dossier n'aurait pas été tranché.

RWE était dans le collimateur des écologistes car il voulait déboiser cette forêt, achetée il y a plusieurs dizaines d'années, afin d'agrandir sa mine.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)

par Tom Käckenhoff et Markus Wacket

Valeurs citées dans l'article : RWE, Uniper SE