NEW YORK, 23 avril (Reuters) - Les cours du pétrole ont terminé en hausse lundi à la clôture du marché new-yorkais Nymex après avoir effacé leurs pertes provoquées par le repli d'autres matières premières et les déclarations du ministre iranien du Pétrole selon lesquelles une prolongation de l'accord de réduction de la production ne serait pas nécessaire si le prix du baril continuait sa progression.

Les matières premières industrielles ont été sous pression après que les autorités américaines ont évoqué un possible allègement des sanctions à l'encontre du producteur russe d'aluminium Rusal si son actionnaire majoritaire, l'oligarque Oleg Deripaska, en cédait le contrôle.

Cette perspective a aussi atténué les craintes que Washington puisse cibler le producteur russe de palladium Nornickel.

L'aluminium et le palladium, ont chuté de plus de 5% et le cours de pétrole a perdu jusqu'à près de 1%.

A la clôture du Nymex, le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 24 cents, soit 0,35%, à 68,64 dollars le baril.

Le contrant de même échéance sur le baril de Brent prenait 65 cents (0,88%) à 74,71 dollars.

"Beaucoup de matières premières ont reculé... après les nouvelles sur Rusal. Ce n'est pas surprenant de voir l'aluminium chuter mais le pétrole a semblé vouloir aller dans la même direction", a déclaré Harry Tchilinguirian, responsable de la stratégie sur les matières premières de BNP Paribas à l'occasion du Reuters Global Oil Forum.

Le cours du baril a aussi été affecté par les déclarations du ministre iranien du pétrole.

"Si les prix du pétrole continuent d'augmenter, il ne sera pas nécessaire de prolonger l'accord" sur la réduction de la production, a déclaré Bijan Zanganeh, cité par l'agence de son ministère, Shana.

L'Opep et des pays extérieurs au cartel, dont la Russie, ont signé un accord afin de réduire leur production cumulée de 1,8 million de barils par jour (bpj). Cet accord, entré en vigueur en 2017, a été prolongé en novembre jusqu'à fin 2018, permettant au baril de Brent de la mer du Nord de remonter à près de 75 dollars après être tombé à moins de 30 dollars en 2016.

La hausse a accéléré depuis un mois, les cours du baril de brut retrouvant leurs plus hauts niveaux depuis la fin 2014, avec les menaces de remise en cause de l'accord sur le nucléaire iranien par le président américain Donald Trump.

Signé le 14 juillet 2015 par l'Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne, le JCPOA (Plan d'action global conjoint) a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée progressive des sanctions contre Téhéran.

Donald Trump, qui conteste cet accord, a donné aux signataires européens jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" de ce texte, faute de quoi il refusera de prolonger l'assouplissement des sanctions américaines contre la république islamique.

Le marché pétrolier demeure par ailleurs soutenu par une solide demande en provenance d'Asie.

"Des pressions sur les prix supplémentaires proviennent des sanctions américaines à l'encontre d'exportateurs majeurs de pétrole comme le Venezuela, la Russie et l'Iran", a rappelé Kerry Craig, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.