New York (awp/afp) - L'action de la compagnie aérienne United Airlines s'est écroulée en Bourse jeudi, investisseurs et analystes s'interrogeant sur sa rentabilité.

Le titre a perdu 12,08% à 59,78 dollars, alors que Delta Air Lines n'a cédé que 1,12% à 52,27 dollars et American Airlines 1% à 51,51 dollars.

Lors d'une conférence téléphonique d'analyse des résultats du troisième trimestre, les analystes ont bombardé de questions le PDG Oscar Munoz sur la rentabilité future du groupe.

Ils lui ont notamment demandé comment la politique récente de baisse des prix des billets d'avions pour rivaliser avec les compagnies low-cost allait permettre de préserver les bénéfices.

"Nous sommes sous pression comparé à nos concurrents", a reconnu M. Munoz, assurant travailler sur un plan de relance qui comprendrait des réductions de coûts.

"C'est une période difficile pour nous" mais "il faut que nous retrouvions notre avantage concurrentiel", a encore déclaré M. Munoz. "L'équipe n'est en place que depuis un an et nous sommes en train de trouver notre rythme. J'ai besoin d'un peu plus de temps", a-t-il demandé.

Cette requête n'a pas été exaucée par les analystes qui lui ont demandé de quantifier les réductions de coûts pour 2018.

"Je ne suis pas encore prêt à en donner les détails", a-t-il répondu, sans balayer le sentiment répandu dans la communauté financière qu'United Airlines est le "maillon faible" parmi les grandes compagnies aériennes américaines.

"Les vents contraires ont été jusqu'à présent trop importants", a-t-il plaidé le dirigeant, énumérant entre autres la hausse du coût du kérosène et des salaires et une baisse de la fréquentation en Asie.

Mercredi, United a indiqué que le PRASM (revenu par passager par siège disponible et par mile parcouru, un des indicateurs de la rentabilité) allait reculer entre 1 et 3% au quatrième trimestre en cours.

Or la semaine dernière, le rival Delta avait dit s'attendre pour sa part à une hausse de 2 à 4% de cet indicateur très surveillé.

Lors du troisième trimestre achevé fin septembre, le bénéfice net a chuté de 34% à 637 millions de dollars, plombé par les ouragans Harvey, Irma et Maria ayant touché le Texas, la Floride et les Caraïbes en août et septembre.

La compagnie aérienne avait dû annuler 8.300 vols de et vers les régions touchées par les trois catastrophes naturelles, notamment Houston (Texas, sud), quatrième plus grande ville américaine.

La facture liée au kérosène a augmenté de 12,9% et l'enveloppe des salaires de 7,1%.

afp/rp