Cette fusion sera la plus importante dans les secteurs de l'aérospatiale et de la défense.

United Technologies fournit principalement des équipements électroniques aux constructeurs aéronautiques civils tandis que Raytheon fournit au gouvernement américain des équipements destinés aux avions militaires ainsi que des systèmes de missiles.

Cette opération, présentée comme une fusion entre égaux, ne remet pas en cause les projets existants d'United Technologies portant sur la scission de ses activités de climatisation Carrier et de sa division ascenseurs Otis, a-t-on déclaré à Reuters de même source.

Si les négociations entre United Technologies et Raytheon aboutissent, un accord pourrait être annoncé dès lundi, a-t-elle ajouté.

United Technologies a refusé de commenter ces informations, tandis que Raytheon n'était pas immédiatement disponible pour réagir.

La capitalisation d'United Technologies s'élève à 114 milliards de dollars, un chiffre qui devrait être ramené à moins de 60 milliards avec la cession de Carrier et d'Otis, ce qui la rapprocherait des 52 milliards de capitalisation boursière de Raytheon.

Selon le Wall Street Journal, qui a fait état le premier de ce projet d'accord, le directeur général de United Technologies, Greg Hayes, devrait diriger le nouvel ensemble tandis que le directeur général de Raytheon, Thomas Kennedy, serait nommé président.

Raytheon, qui est notamment le fabricant des missiles Tomahawk et Patriot, a bénéficié de la hausse des budgets militaires impulsée par le président américain Donald Trump. Un accord avec United Technologies lui permettrait toutefois de se diversifier dans le civil et d'être ainsi moins subordonné aux aléas de la commande publique.

Inversement, United Technologies pourrait ainsi réduire son exposition à l'aéronautique civile, qui pourrait pâtir des tensions commerciales internationales actuelles et de la montée du protectionnisme.

United Technologies s'est fixé pour objectif de se séparer de Carrier et Otis au premier semestre 2020. Elle serait alors totalement recentrée sur ses activités aérospatiales, principalement composées de Rockwell Collins, une société acquise en 2018 pour un montant de 23 milliards de dollars, et de son activité de motoriste aéronautique Pratt & Whitney.

En Europe, Airbus, Thales et Safran figurent parmi les principaux concurrents des deux groupes américains dans l'aéronautique et la défense.

(Greg Roumeliotis et Harry Brumpton à New York, avec la contribution de de Mike Stone à Washington et de Rama Venkat à Bengalore, version française Jean-Michel Bélot)

par Greg Roumeliotis et Harry Brumpton

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Safran, Thales, United Technologies Corporation, Raytheon