AMSTERDAM, 2 décembre (Reuters) - La Russie a refusé de remettre aux Pays-Bas un suspect dans l'enquête sur la destruction du vol MH17 de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine en juillet 2014, en violation de la loi européenne, a annoncé lundi le parquet néerlandais.

Volodimir Tsemakh, un ressortissant ukrainien, a été identifié comme suspect par les Pays-Bas, qui dirigent l'enquête sur la catastrophe ayant coûté la vie à 298 personnes car les deux tiers des passagers étaient néerlandais.

Tsemakh ne fait pas partie des quatre hommes - trois Russes et un Ukrainien - qui seront jugés par contumace à partir de mars prochain devant un tribunal néerlandais pour meurtre dans cette affaire. Les procureurs néerlandais n'ont pas encore décidé d'engager ou non des poursuites à son encontre.

"Le parquet conclut que la Russie a sciemment autorisé M. Tsemakh à quitter la Fédération russe et refusé d'exécuter la requête des Pays-Bas. Alors qu'en vertu de la convention européenne sur les extraditions, elle était tenue de le faire", a commenté le parquet des Pays-Bas dans un communiqué.

Moscou a répondu le 19 novembre à la requête néerlandaise en disant ne pas savoir ce qu'il était advenu de Volodimir Tsemakh.

La Russie n'extrade pas ses propres ressortissants mais les procureurs néerlandais faisaient valoir que rien n'empêchait la Russie d'extrader un ressortissant ukrainien.

L'avion de la Malaysia Airlines qui devait assurer la liaison entre Amsterdam et Kuala Lumpur a été abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de territoires tenus par les séparatistes prorusses du Donbass.

L'enquête internationale menée par les Néerlandais a conclu que le missile à l'origine de la destruction de l'avion avait été tiré d'un lanceur transporté depuis une base militaire russe à Koursk, située juste de l'autre côté de la frontière.

Le président russe Vladimir Poutine a parlé d'une "terrible tragédie", tout en affirmant que Moscou n'avait rien à se reprocher dans cette affaire. (Anthony Deutsch, version française Jean-Stéphane Brosse)