NEW YORK, 11 août (Reuters) - Le Conseil de sécurité de l'Onu se prépare à voter cette semaine sur une proposition des Etats-Unis de prolonger l'embargo sur les ventes d'armes à l'Iran, une démarche que certains diplomates considèrent vouée à l'échec et qui pourrait fragiliser davantage l'accord sur le nucléaire iranien.

Une tentative de dernière minute menée par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne pour obtenir un compromis avec la Russie et la Chine sur une extension de l'embargo sur les ventes d'armes est restée vaine jusqu'à présent, a-t-on appris de diplomates.

Alliées de l'Iran, la Russie et la Chine ont exprimé de longue date leur opposition au projet de résolution transmis par les Etats-Unis.

Un diplomate chinois auprès des Nations unies, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré qu'une extension de l'embargo sur les armes, quelle que soit sa forme, "manquait de base légale et nuirait aux efforts destinés à préserver" l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Il n'y a "aucune chance" que la proposition américaine soit validée, a-t-il ajouté.

L'embargo, mis en place dans le cadre du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) signé à Vienne en juillet 2015, doit prendre fin en octobre prochain.

Bien qu'elle s'est retirée de l'accord en 2018, l'administration Trump a menacé de recourir à un mécanisme déclenchant un retour automatique à l'ensemble des sanctions internationales contre l'Iran si le Conseil de sécurité ne prolonge pas sans limitation de durée l'embargo sur les ventes d'armes à la République islamique.

Cet éventuel "snapback" aurait certainement pour effet de tuer le PAGC, alors que Téhéran a déjà commencé à violer des termes de l'accord en réponse au retrait de Washington et à la réimposition de sanctions américaines unilatérales.

"Le but de cette administration américaine est de mettre fin à l'accord sur le nucléaire iranien", a dit un diplomate européen sous couvert d'anonymat. (Michelle Nichols, avec Sabine Siebold; version française Jean Terzian)