Moscou (awp/afp) - La production industrielle de la Russie a chuté de 6,6% en avril sur un an, conséquence de la pandémie de coronavirus qui avait déjà donné un brusque coup d'arrêt en mars, selon les chiffres officiels publiés jeudi.

Le mois d'avril avait été décrété entièrement chômé par le président Vladimir Poutine dans un effort destiné à convaincre les Russes de rester confinés chez eux, la plupart des industries n'ayant repris leur travail qu'au mois de mai.

La production industrielle s'est effondrée de 9,2% en avril par rapport au mois précédent, selon les chiffres publiés jeudi par l'agence des statistiques Rosstat.

En mars, elle avait déjà marqué un brusque coup d'arrêt à 0,3% sur un an, reflétant le début des mesures de confinement contre le Covid-19, après un mois de février meilleur que prévu (+3,3%).

La croissance économique russe s'est pour sa part maintenue au premier trimestre à 1,6%, ralentissant légèrement par rapport à la fin de l'année, avant le profond plongeon prévu au deuxième trimestre face à l'épidémie de coronavirus et à la crise pétrolière.

Dès le début du confinement, le coup a été dur pour les entreprises russes, contraintes de maintenir les salaires, une mission impossible notamment pour les PME. La Cour des comptes estime ainsi que le nombre de chômeurs passera en 2020 de 2,5 à 8 millions.

La Banque centrale s'attend pour sa part à une baisse du PIB de jusqu'à 6% en 2020.

La Russie semble néanmoins mieux armée que lors de la dernière crise commencée en 2014 par l'imposition des sanctions occidentales. Moscou, qui a depuis accumulé d'importantes réserves grâce à cinq années d'austérité budgétaire, s'est rendue moins vulnérable aux chocs externes en substituant une partie de ses importations et en maîtrisant son inflation.

La Banque centrale prévoit ainsi une reprise de la croissance de 2,8-4,8% en 2021 et de 1,5-3,5% en 2022.

afp/rp