Moscou (awp/afp) - Les autorités russes ont dit s'attendre jeudi à un plongeon du produit intérieur brut de 9,5% au deuxième trimestre et à une baisse globale de 5% sur l'année 2020, en raison de la pandémie de coronavirus et de la chute des cours du pétrole.

"En ce qui concerne la croissance du PIB, notre estimation est la suivante: +1,6% au premier trimestre, -9,5% au deuxième, -6,3% au troisième, -5,2% au quatrième et -5% sur l'année entière", a indiqué le ministre de l'Economie Maxime Rechetnikov, cité par les agences russes.

Selon lui, l'économie russe devrait se rétablir en 2021 avec une hausse attendue de 2,8% et revenir à son niveau d'avant la crise en 2022.

Le ministre a dit s'attendre à une hausse du chômage de 5,7% sur l'année 2020 et à une chute des exportations (-36%) et des importations (-21,3%). Les investissements devraient aussi connaître une baisse de 12% cette année.

L'agence des statistiques Rosstat a déjà rapporté jeudi une chute de la production industrielle de la Russie de 6,6% en avril sur un an à cause d'un mois entièrement chômé décrété par le président Vladimir Poutine dans un effort destiné à convaincre les Russes de rester confinés chez eux. La plupart des industries n'ont repris le travail qu'au mois de mai.

Dès le début du confinement, le coup a été dur pour les entreprises russes, contraintes de maintenir les salaires, une mission impossible notamment pour les PME.

La Banque centrale avait dit s'attendre pour sa part à une baisse du PIB pouvant aller jusqu'à 6% en 2020 et à un nombre de chômeurs totalisant 8 millions de personnes. Elle prévoit aussi une reprise de la croissance dès 2021.

Le monde pourrait faire face en 2020 à la pire récession depuis la Grande Dépression de 1929 à cause de la pandémie de coronavirus, selon le Fonds monétaire international (FMI).

La Russie semble néanmoins mieux armée que lors de la dernière crise commencée en 2014 par l'imposition des sanctions occidentales. Moscou, qui a depuis accumulé d'importantes réserves grâce à cinq années d'austérité budgétaire, s'est rendue moins vulnérable aux chocs externes en substituant une partie de ses importations et en maîtrisant son inflation.

La Russie a également pris de multiples mesures de soutien aux citoyens et aux entreprises, mais celles-ci pourraient s'avérer insuffisantes, selon les économistes.

afp/rp