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WASHINGTON, 14 novembre (Reuters) - Le président américain Donald Trump a pressé son homologue turc Recep Tayyip Erdogan de renoncer à l'acquisition de systèmes de défenses russes S-400, la décrivant comme "très problématique", ajoutant espérer que les Etats-Unis et la Turquie - alliés au sein de l'Otan - seraient capables de résoudre ce différend.

A l'issue d'une rencontre très attendue à la Maison blanche dans un climat de tensions entre Washington et Ankara, Donald Trump a dit être un "grand fan" du président turc et avoir eu avec celui-ci un entretien "magnifique et productif".

Mais aucun des deux chefs d'Etat n'a été en mesure d'expliquer de manière concrète les voies envisagées pour résoudre leurs différends sur un éventail de questions - dont la Syrie et l'achat par la Turquie des systèmes de défenses russes S-400.

"L'acquisition par la Turquie d'équipements militaires russes sophistiqués, comme les S-400, nous pose problème et nous en parlons constamment", a déclaré Trump. "Nous en avons parlé aujourd'hui, nous en parlerons à l'avenir, j'espère que nous pourrons trouver une solution", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune avec Erdogan.

Quelques minutes plus tard, la Maison blanche a publié un communiqué soulignant qu'il était "vital" de résoudre cette question "dans le but d'effectuer des avancées sur d'autres fronts".

Erdogan a dit que les deux pays pourraient trouver une issue seulement par le dialogue. "Nous avons accepté d'ouvrir une nouvelle page de notre relation", a-t-il dit.

L'armée turque a lancé le 9 octobre une offensive dans le nord-est de la Syrie pour en chasser les miliciens kurdes soutenus par les Etats-Unis qui ont joué un rôle décisif dans la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique. Le gouvernement turc a par ailleurs fait récemment l'acquisition d'un système de défense antimissile russes S-400 que les Etats-Unis jugent incompatible avec les dispositifs de l'Otan.

Malgré des tensions sur ces sujets, Trump a reçu chaleureusement Erdogan à la Maison blanche.

"Nous sommes amis de longue date, presque depuis le premier jour. Nous comprenons nos pays respectifs. Nous savons d'où nous venons", a dit le président américain avant leur entretien dans le Bureau ovale.

"Ils sont très respectés dans leur pays et dans la région", a-t-il poursuivi, désignant Erdogan et son épouse Emine.

En conférence de presse, Erdogan s'est montré critique envers le Congrès américain, en particulier la Chambre des représentants contrôlée par l'opposition démocrate, qui a voté le mois dernier une résolution reconnaissant le génocide arménien - un vote symbolique qu'Ankara a dénoncé. (Humeyra Pamuk, Alexandra Alper et Ginger Gibson à Washington, Tuvan Gumrukcu à Ankara; Jean-Philippe Lefief, Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français)