4 février (Reuters) - La justice brésilienne a interdit à Vale de continuer à utiliser huit bassins de retenue de résidus après la rupture d'une digue en janvier sur l'un de ses sites, une catastrophe qui a probablement fait plus de 300 morts, a annoncé lundi le groupe minier, dont près de 9% de la production annuelle de minerai de fer pourrait ainsi être perturbée.

Le titre Vale a chuté de plus de 4% à la Bourse de Sao Paulo après l'annonce de cette décision d'un tribunal de l'Etat de Minas Gerais.

Le bilan de la rupture d'une digue le 25 janvier dans cet Etat a été porté lundi à 134 morts et 199 disparus, ce qui pourrait en faire la catastrophe minière la plus meurtrière du Brésil.

Parmi les bassins concernés par la décision de justice figure celui de Laranjeiras sur l'exploitation minière de Brucutu, d'où sont extraites environ 30 millions de tonnes de minerai de fer par an, soit près de 9% de la production annuelle de Vale.

Ce bassin et les digues qui l'entourent sont pourtant d'une conception différente de celle de Corrego do Feijao, le site où s'est produit la catastrophe, ce qui pourrait témoigner de la volonté des autorités brésiliennes de rassurer une population inquiète.

Vale a laissé entendre qu'il allait contester cette décision en déclarant qu'il prendrait les "mesures juridiques appropriées".

Cette interdiction ne devrait pas affecter la production globale de Vale, qui produit déjà au-delà des besoins actuels du marché. Certains analystes pensent néanmoins qu'elle pourrait générer de la nervosité chez les investisseurs. (Luciano Costa et Ernest Scheyder Bertrand Boucey pour le service français)