"Cette introduction en bourse constituera une étape clé de notre développement", estimé Christophe Sapet, fondateur et président du directoire de Navya, société créée en 2014.

"(L'opération) va nous permettre de prendre une nouvelle dimension et d’augmenter considérablement les ventes et le déploiement de nos véhicules dans le monde entier, pour devenir un leader mondial du véhicule autonome."

    Navya estime avoir deux concurrents sur le marché naissant du véhicule autonome : le français Easymile, basé à Toulouse, et l'américain Local Motors.

La société vient tout juste de sortir de son usine de montage de Vénissieux (Rhône), près de Lyon, sa centième navette autonome électrique, véhicule "sans chauffeur ni pédale" pouvant transporter 15 passagers.

"Nous avons déjà vendu 67 véhicules dans 16 pays", souligne félicite Christophe Sapet, en citant la France, la Suisse, les Etats-Unis et l'Asie.

Soixante pour cent de ces navettes roulent sur des routes ouvertes à la circulation et 40% sur des sites fermés de type campus universitaires, aéroports ou parcs d’attraction.

Citant plusieurs études internationales, Christophe Sapet estime que Navya est positionné sur un marché en progression exponentielle, qui devrait atteindre les 2,4 milliards d'euros en 2025. Il a ajouté que le groupe entendait capter 40% de ce marché.

Navya s'apprête également à lancer à la fin de l'année, un robot-taxi, appelé "Autonom cab". Ce véhicule toujours sans chauffeur ni pédale, équipé de dix capteurs lidars, six caméras et deux radars et capable de transporter six passagers, sera lancé en phase expérimentale dans le quartier de la Confluence à Lyon avec cinq véhicules, ainsi qu'à Perth en Australie et aux Etats-Unis.

Christophe Sapet a par ailleurs annoncé la participation de Navya au programme européen AVENUE, qui va permettre de tester une dizaine de véhicules autonomes à Luxembourg, Lyon, Copenhague et Genève, afin d'accélérer leur diffusion.

    Navya compte 200 collaborateurs en France, à Paris, Lyon et Vénissieux où est installée l'usine de production, mais également 20 salariés aux Etats-Unis, à Saline (Michigan).

La société a affiché pour 2017 un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros, total quadruplé en un an. Elle a pour actionnaires le Paris Region Venture Fund, géré par Cap Decisif Management, les fonds Gravitation et Robolution Capital ainsi que les groupes Valeo et Keolis, une filiale de la SNCF.

(Edité par Benoît Van Overstraeten)

par Catherine Lagrange