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STRASBOURG/SAINT-SAULVE (Nord), 19 décembre (Reuters) - La reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) et de ses 281 salariés par le groupe franco-belge Altifort a été validée mercredi par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg, a-t-on appris auprès du greffe.

Le plan de financement qui doit sauver l’usine située près de Valenciennes se monte à 152 millions d'euros, dont 47 millions d'euros de fonds publics apportés par la région Hauts-de-France (12 millions), la communauté d'agglomération Valenciennes Métropole (10 millions) et l’Etat (25 millions).

Altifort, une jeune entreprise qui se développe depuis 2014 dans les aciers spéciaux par reprise de sites industriels, apporte également 25 millions d’euros, le solde provenant des banques, dont la Banque publique d’investissements BPI France.

Coentreprise d'Ascometal (60%) et de Vallourec (40%), Ascoval avait été exclue début 2018 du périmètre d'Ascometal lorsque le groupe, en dépôt de bilan, avait été repris par le groupe suisse Schmolz + Bickenbach.

La reprise d’Ascoval sera effective au 1er février 2019. Elle doit préserver les emplois et en créer 140 nouveaux en deux ans sur le site de Saint-Saulve avec la construction d’un "train à fil", un outil de laminage des barres d’acier pour les transformer en "fil machine".

Le feu vert à la reprise a été salué par un "ouf" de soulagement par les salariés et les autorités.

"C’est exactement ce que l’on voulait", a déclaré aux salariés le directeur de l'usine, Franck Dourlens, dans un hangar de l’aciérie de Saint-Saulve.

"Habituellement les histoires finissent mal, là cela finit comme ça, c’est une grande joie", a dit Nacim Bardi, délégué CGT, en saluant particulièrement l’action de la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher, arrivée tardivement dans le dossier "avec un regard neuf et l’envie d’avancer".

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a parlé quant à lui dans un communiqué "d’une bonne nouvelle pour l'industrie et l'emploi", insistant sur "l’attachement des salariés à leur entreprise et leur attitude responsable tout au long de cette période d'incertitude". (Gilbert Reilhac, avec Pierre Savary à Saint-Saulve, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Schmolz&Bickenbach AG, Vallourec