Paris (awp/afp) - Le groupe Vallourec, fabricant de tubes sans soudure, a enregistré une chute de ses ventes de 17% au premier trimestre à 853 millions d'euros, pénalisée par la baisse de la demande de pétrole liée à la pandémie de Covid-19, mais a réduit sa dette nette de 18% à 74 millions.

La pandémie a "généré une baisse considérable de la demande et des prix du pétrole, ce qui a conduit nos clients à ajuster leurs investissements dans l'exploration et la production", a observé le président du directoire, Edouard Guinotte, cité dans un communiqué.

L'impact a été particulièrement marqué en Amérique du Nord, où le nombre d'appareils de forage était en baisse à la fin avril de près de 50% par rapport à la fin de l'année 2019.

Vallourec prévoit que le nombre de puits aux États-Unis va continuer à baisser et "de ce fait, nos livraisons vont elles aussi se réduire de manière très, très significative d'ici la fin de l'année", a indiqué M. Guinotte lors d'une conférence téléphonique.

Les secteurs industriels sont d'autre part affectés par la crise du Covid-19.

Le groupe table cependant sur une activité plus dynamique au Brésil, où le nombre de plates-formes offshore devrait augmenter, avec en conséquence une hausse des livraisons de tubes haut de gamme au second semestre.

Au premier trimestre, la baisse des volumes a atteint 21%, représentant l'essentiel de la chute du chiffre d'affaires. Les ventes Pétrole et Gaz, qui pèsent près des deux tiers du total, ont reculé de 18%.

"Les trimestres à venir vont être marqués par une forte détérioration de nos résultats en Amérique du Nord et sur les marchés de l'industrie, qui sera en grande partie, mais pas totalement, compensée par l'augmentation des livraisons au Brésil, les livraisons liées à notre carnet de commandes notamment sur les aciers spéciaux dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et la stabilité de notre activité minière", a détaillé M. Guinotte.

Mais "l'impact du coronavirus sur nos usines dans le monde a été assez limité", a souligné le dirigeant. En France, les sites ont été arrêtés de quelques jours à deux semaines au maximum.

Dans ce contexte, le groupe qui a déjà annoncé début avril la suppression de 900 postes en Amérique du Nord, va continuer à mettre l'accent sur les réductions de coûts. Des économies supplémentaires de 130 millions d'euros sont visées cette année et les investissements sont réduits de 20%.

"L'impact massif du Covid-19 sur la demande de pétrole devrait s'estomper au cours du second semestre" et "les réductions de production devraient conduire le marché du pétrole à un rééquilibrage", a estimé M. Guinotte.

Le patron de Vallourec s'est dit "confiant" dans la capacité du groupe, qui a déjà été restructuré ces cinq dernières années, à traverser cette crise, grâce à "une compétitivité retrouvée" et "une plus grande flexibilité (...) industrielle".

Vallourec a en outre réaffirmé sa volonté de mener à bien l'augmentation de capital de 800 millions d'euros, suspendue dans un contexte de marché volatil.

Vallourec dispose d'une liquidité "très importante" de 1,8 milliard d'euros et n'a pas "de problème de liquidité à court terme", a souligné le directeur financier Olivier Mallet.

afp/rp