Zurich (awp) - Le producteur de composants pour pompes à vide VAT a comme prévu essuyé un trou d'air au troisième trimestre, sur le plan des revenus d'une part mais surtout au niveau de la demande. Le chiffre d'affaires s'est contracté de 2,5% à 162,7 millions de francs suisses, tandis que les entrées de commandes ont été comprimées d'un bon quart à 132,6 millions.

Sur les trois premiers partiels cumulés, l'industriel saint-gallois revendique néanmoins toujours une croissance de 11,4% à 549,3 millions. L'impact du troisième trimestre sur les commandes depuis le début de l'année se fait néanmoins déjà sentir, avec un recul de 6,7% à 513,5 millions.

La résistance opposée au niveau des recettes s'est avérée un peu plus robuste qu'escompté par les analystes, mais le coup de froid sur la demande bien plus rigoureux. Le consensus AWP s'établissait à respectivement 155,9 millions et 160,0 millions.

La direction se résout à modérer une nouvelle fois ses ambitions pour l'ensemble de l'année, tablant désormais sur une évolution au moins plate des ventes sur un an, après avoir évoqué successivement une croissance de 15 à 20% puis de moins de 10%. Le directeur général Michael Allison a reconnu en conférence de presse que l'anémie de la demande risquait de perdurer plus longtemps qu'anticipé.

Visibilité limitée

"Des projets sont en cours d'élaboration pour le marché des semi-conducteurs, mais nous ignorons encore à quel moment les producteurs passeront commandes pour les équipements nécessaires à leur réalisation", a résumé le patron.

La marge brute d'exploitation (Ebitda) devrait stagner au niveau de l'an dernier, tout comme le flux de trésorerie opérationnel. L'investissement (capex) représentera environ 8% des revenus.

L'entreprise annonce par ailleurs la désignation de Stephan Bergamin au poste de directeur financier (CFO) dès l'an prochain, en remplacement d'Andreas Leutenegger.

Le ralentissement redouté de la demande se concrétise et déploie des effets considérables sur le carnet de commandes, relève Vontobel. L'entreprise paraît toujours solidement positionnée, mais l'effondrement pourtant attendu de ses débouchés semble plus rude que prévu.

L'établissement privé zurichois anticipe une tournée d'élagage des projections d'analystes, mais campe pour sa part sur une recommandation neutre.

Si la visibilité à court terme s'est sérieusement embuée, les perspectives à plus longue échéance demeurent intactes, nuance la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui préconise toujours l'achat du titre VAT. Le conseil ne s'adresse toutefois qu'aux investisseurs "orientés sur le long terme et disposant de la tolérance nécessaire au risque inhérent".

A 11h20, la nominative VAT se dégonflait de 1,5% à 90,70 francs suisses, dans un SPI en retrait de 0,14%.

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