Paris (awp/afp) - Une accélération de ses réductions de coûts a permis au groupe Veolia d'améliorer sa performance opérationnelle au premier semestre, dans un environnement économique atone, et de confirmer ses objectifs annuels, même si le bénéfice net a chuté en raison de charges de restructuration.

"Les résultats réalisés au cours du premier semestre sont une nouvelle fois satisfaisants. Nous continuons d'enregistrer les effets de notre gestion rigoureuse avec des économies supérieures à notre plan de marche", a commenté le PDG de Veolia, Antoine Frérot, lundi dans un communiqué.

Le leader mondial de la gestion de l'eau et des déchets, qui avait annoncé vendredi avoir trouvé un accord avec la Caisse des dépôts (CDC) pour se désengager de l'opérateur de transport en commun Transdev, codétenu à parité avec l'institution publique, a par ailleurs renoncé à céder sa filiale d'ingénierie Sade, faute d'avoir obtenu des candidats repreneurs un prix et un projet industriel acceptables.

"Aujourd'hui, nous ne sommes toujours pas satisfaits des offres que nous avons reçues. (...) Nous avons décidé de mettre un terme du processus de cession. Nous allons donc gérer nous-mêmes la Sade dans l'avenir, au sein du groupe", a indiqué M. Frérot lors d'une conférence téléphonique.

Sur les six premiers mois de l'année, le bénéfice net de Veolia a baissé de 28,8% à 251,2 millions d'euros, en raison notamment de provisions liées à la restructuration de l'activité Eau France où environ 430 postes nets seront supprimés.

Le chiffre d'affaires s'est inscrit en repli de 2,9% à 11,95 milliards d'euros, affecté par une variation défavorable des changes et la baisse du prix des énergies dans un contexte économique encore difficile, même si le groupe a dit observer une tendance à l'amélioration au deuxième trimestre, sauf en France.

A change constant, le repli de l'activité s'est limité à 1%.

- Faible impact du Brexit -

"Notre nouveau plan stratégique est fondé sur deux piliers: la croissance et la rigueur. Les deux sont désormais lancés à pleine vitesse", a commenté Antoine Frérot.

"Notre dynamique commerciale s'est accélérée au cours des derniers mois. Une multitude de contrats de taille petite ou moyenne ont été signés, mais aussi quelques grosses affaires ont été gagnées", a-t-il ajouté, citant notamment le réseau de chaleur de la rive gauche de Prague, le traitement et le recyclage de déchets soufrés aux Etats-Unis ou encore un contrat de traitement des eaux de plus de 3 milliards d'euros sur 25 ans auprès du chinois Sinopec.

Ces contrats produiront surtout leurs effets au second semestre, dont le chiffre d'affaires devrait connaître "une progression sensiblement supérieure" à celle des six premiers mois de l'année, a prédit le dirigeant.

Très légèrement supérieur aux attentes, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a lui progressé de 3,2% à 1,58 milliard d'euros (+5,6% à change constant) sous l'effet de la poursuite des efforts sur les coûts. Ceux-ci doivent permettre de réaliser plus de 600 millions d'euros d'économies sur la période 2016-2018.

Le résultat net courant progresse en conséquence de 6,4% à 341,7 millions d'euros (+10,1% à change constant), supérieur au consensus d'analystes.

Ces annonces étaient saluées à la Bourse de Paris lundi, où le titre Veolia gagnait 3,10% à 20,48 euros à 10H31 (08H31 GMT), dans un marché en hausse de 0,27%.

"Alors que la croissance organique de 3,2% de l'Ebitda est un peu décevante au vu de l'objectif de moyen terme de Veolia (5%), nous apprécions la résistance des marges de l'entreprise (...) ainsi que sa forte capacité à réaliser des économies de coûts", a commenté le courtier Bryan Garnier.

Dans ce contexte, Veolia a confirmé ses objectifs pour 2016, à savoir une croissance du chiffre d'affaires et de l'Ebitda à change constant, un bénéfice net courant d'au moins 600 millions d'euros et un flux de trésorerie libre d'au moins 650 millions d'euros.

Le groupe affiche aussi "une très grande confiance" dans l'atteinte de ses objectifs pour 2018, dont un résultat net courant supérieur à 800 millions d'euros, une croissance annuelle moyenne de l'Ebitda de l'ordre de 5% et une progression moyenne du chiffre d'affaires entre 2 et 3% par an.

Le PDG a par ailleurs estimé que la sortie du Royaume-Uni de l'UE aurait "très peu d'impact" sur l'activité du groupe, où il jouit notamment de contrats de longue durée.

afp/rp