Paris (awp/afp) - Veolia a suspendu mercredi ses prévisions financières pour 2020 et va diviser par deux le dividende qui devait être versé, en raison de la crise du nouveau coronavirus, a annoncé le leader mondial du traitement de l'eau et des déchets.

"La durée de la crise sanitaire et son impact sur l'économie mondiale n'étant pas encore connus, les conséquences et impacts précis sur l'activité et les résultats restent, à ce stade, difficiles à évaluer. Dès lors, les perspectives annoncées pour l'exercice 2020 sont suspendues", indique le groupe dans un communiqué.

Veolia avait tablé fin février sur une croissance organique "solide" cette année et un Ebitda (excédent brut d'exploitation) d'environ 4,1 milliards d'euros.

Le conseil d'administration va par ailleurs proposer à l'assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende de 50 centimes d'euros, au lieu de 1 euro annoncé initialement.

Cette AG est d'ailleurs maintenue le 22 avril mais se tiendra à huis clos et les votes auront lieu uniquement à distance.

Veolia confirme au passage son estimation de l'impact de l'épidémie du coronavirus en Asie sur son Ebitda pour 2020, soit quelque 40 millions d'euros.

"Le chiffre que nous avions donné le 28 février semble se confirmer aujourd'hui compte tenu de la reprise" dans certains pays asiatiques, a indiqué à l'AFP le PDG de Veolia, Antoine Frérot.

En Europe continentale, "nous sommes là au milieu de la crise et il est trop tôt pour en donner une conséquence puisqu'il est encore difficile d'imaginer la date où ça commencera à reprendre", a-t-il souligné.

Les activités ne sont par ailleurs pas touchées de la même manière, selon le dirigeant.

Les activités de services essentiels (distribution d'eau potable, collecte et traitement des déchets municipaux, chauffage des logements ou des bâtiments ouverts) sont ainsi peu affectées par la crise. "C'est à peu près 40% du périmètre du groupe", précise M. Frérot.

Un deuxième ensemble (environ 45% du périmètre) est un peu plus affecté et concerne les services aux industriels, au bâtiment...

"Enfin on a une dernière partie qui représente 15% de notre activité, qui est elle plus fortement impactée: par exemple nos travaux de construction de réseaux d'eau ou d'usines ou les activités qui concernent les usines totalement arrêtées", a expliqué le dirigeant.

afp/al