La fin de la période d'abstention post-introduction en bourse, ce matin-même, a permis aux analystes de commencer à produire leurs études sur le dossier. Et manifestement, ils considèrent que le cours d'introduction est un peu faible au regard des qualités fondamentales de la société. Les cinq premiers bureaux d'études à se prononcer sont tous positifs. Deutsche Bank, Raiffeisen ? A l'achat. Crédit Suisse et Exane BNP Paribas ? A surperformance. Barclays ? A surpondérer. Les objectifs vont de 31,50 à 37 EUR, soit une moyenne à 33,75 EUR, soit 25% au-dessus du cours d'introduction.

"Je trouve le dossier Verallia attirant, compte tenu de ses positions de marché de leader et sa forte exposition au marché des vins et spiritueux, mais aussi de son approche structurée en vue de l'accroissement des marges et de son allocation capitalistique équilibrée entre CAPEX, désendettement et rémunération des actionnaires", écrit aujourd'hui Lars Kjellberg, qui suit le dossier chez Crédit Suisse. L'analyste s'attend à une croissance moyenne annuelle des ventes de 4,5% sur la période 2018/2022, pour une hausse annuelle moyenne de 8,5% de l'Ebitda, synonyme de hausse mécanique des marges. A 27 EUR, l'action n'intègre qu'une hausse de 1% des revenus et pas d'évolution des marges, selon Kjellberg.

En se plaçant sur un registre plus opportuniste et moins financier, Verallia pourrait devenir furieusement tendance

Dans l'esprit collectif, le verre bénéficie d'une image positive, par opposition à la filière carton (consommation de forêts) et à fortiori à la filière plastique (pollution séculaire). Une réputation méritée sur certains points mais à nuancer sur d'autres : la production de verre est gourmande en énergie et son transport, poids et fragilité obligent, est plus polluant que celui du plastique ou du carton. Toutefois, la recherche d'alternatives au plastique profitera probablement au verre. Dans les neuf "forces et atouts" déclinés lors de l'IPO, Verallia n'a pas oublié de le mentionner, en se proclament acteur clefs de l'économie circulaire, qui plus est dans une filière de recyclage qui fonctionne déjà bien (plus de 80% du verre est recyclé en France, contre moins de 30% au plastique, selon Citeo) :

Copie d'écran site Verallia

Autre élément clef, la place de numéro un mondial du groupe sur le marché des vins, spiritueux et bières, qui représentent 71% de ses revenus. Des marchés en plein essor qui disposent encore de débouchés géographiques inexploités, avec des acteurs européens sur-dominants. Des marchés dits "premium", qui garantissent des marges plus élevées que la moyenne. Tous les argumentaires des bureaux d'études parus ce jour reprennent cette thématique.

Finalement, Verallia est sans doute un dossier qui mérite plus de considération que les conditions de son arrivée sur le marché ne le laissaient penser.