Vivendi (+1,94% à 17,07 euros) surperforme le CAC 40 après le relèvement de recommandation de Kepler Cheuvreux. Le broker est passé à l'Achat sur l'action du groupe de médias tout en abaissant son objectif de cours de 22 à 20 euros pour tenir compte du détachement des dividendes à venir. Kepler Cheuvreux se montre plutôt optimiste concernant les prochains résultats attendus de Vivendi - le groupe publiera jeudi prochain ses résultats annuels - notamment en ce qui concerne Universal Music.

Au vu des résultats de ses rivaux Sony ou Warner, Kepler Cheuvreux décèle des signes d'amélioration de la tendance sur le marché de la musique enregistrée. Ajouté à une baisse des coûts de restructuration, ce retournement devrait profiter à UMG. Kepler Cheuvreux anticipe une hausse de 4,8% de son résultat opérationnel au quatrième trimestre à 305 millions d'euros et de 1,2% de son chiffre d'affaires à 1,508 milliard.

Par ailleurs, l'analyste revient sur les rumeurs qui circulent autour d'un prochain accord de distribution entre Vivendi et BeIN Sports. Kepler considère qu'un tel deal, limité à la distribution de programmes de la chaine qatarie dans les bouquets satellites de Canal, est préférable à une acquisition qui seraient fortement dilutive.

En attendant, Kepler anticipe pour Canal+ un accroissement de la perte opérationnelle à -45 millions d'euros et une hausse de ses revenus de 1,2% à 1,508 milliard au quatrième trimestre.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Groupe de médias recentré sur le divertissement, soit la télévision, avec Groupe Canal +, et la musique, avec Universal Music, numéro un mondial ;
- Amélioration de la visibilité, les abonnements représentant plus de 50 % des revenus ;
- Accélération du développement à l’international, la France regroupant encore 44 % des facturations, devant l’Amérique du nord (20 %), l’Europe hors France (24 %) et le reste du monde (12 %) ;
- Politique d’intégration totale des filiales - Dailymotion, Groupe Canal +…- d’où un meilleur contrôle de leur stratégie et une remontée de cash vers la maison mère;
- Vers une redistribution du cash aux actionnaires qui recevront 5,7 Mds€ entre 2015 et 2017, soit 2,7 Mds€ sous forme de rachat d’actions, le reste sous forme de dividende, de 1 € par titre en 2015 et 2016 puis 0,2 € en 2017.

Les points faibles de la valeur
- Stratégie dans la musique encore à confirmer, le numérique devant encore monter en puissance (streaming et abonnement) pour compenser la chute des demandes de disques ;
- Pour Canal + : hausse de la TVA en France, guerre des prix avec BeINSport, destructrice de valeur, résultats décevants et problèmes de gouvernance ;
- Incertitudes sur la stratégie d’investissement dans les télécoms et les jeux-vidéo depuis le printemps 2015 : entrées minoritaires dans le capital de Telecom Italia et Telefonica puis dans Gameloft et Ubisoft, après un retrait massif de ces secteurs en 2014 ;
- Interrogation sur l’utilisation opérationnelle du cash proche de 9 Mds€, soit 1/3 environ de la capitalisation boursière.

Comment suivre la valeur
- Sensibilité au risque politique, notamment pour les réclamations fiscales de Bercy ;
- Stratégie fondée la mise en place de relations fortes avec les plateformes digitales, l’accélération de la croissance internationale et la connaissance des clients par les abonnements (5O % des revenus) ;
- Sensibilité boursière élevée aux rumeurs autour de Canal + ;
- Premiers résultats en Afrique, zone d’expansion prioritaire, où a été lancée la chaîne A+, en novembre 2014, et où le groupe a pris une participation dans Thema, spécialisé dans la distribution de chaînes télévisées ;
- Réussite de la création de nouveaux contenus à partir de la plateforme de vidéos Dailymotion, acquise à l’été 2015 ;
- Réalisation des objectifs 2015 : légère hausse du chiffre d’affaires, marge opérationnelle près de 11,3 % et résultat net en croissance de 10 % ;
- Capital éclaté, le premier actionnaire étant le Groupe Bolloré avec 14,4 %, mais peu susceptible d’être soumis à OPA, en raison de la présence, à hauteur de 3,41 %, de la Caisse des dépôts.

Communication - Medias
La consolidation devrait se poursuivre dans les médias car le contexte est favorable à une poursuite des rapprochements, en particulier dans l'audiovisuel. Les grands groupes détiennent près de 13 milliards d'euros de liquidités, leur permettant de réaliser des opérations. Les sociétés du secteur, qui ont souvent des marges bien plus faibles qu'avant la crise, ont intérêt à atteindre une taille critique pour trouver des relais de croissance. Ainsi, dans la télévision, racheter des petites chaînes permet de tirer profit de la fragmentation de l'audience observée depuis plusieurs années. Jusqu'à présent, à la différence de leurs concurrents étrangers, les intervenants ont peu investi en France. Tous ont néanmoins affiché leur volonté de se développer dans le secteur des médias, sans compter sur les ambitions des opérateurs télécoms.