Confronté à une érosion de son parc d'abonnés dans l'Hexagone, Canal+, qui est le principal financeur du cinéma français, demandait une révision à la baisse de ses obligations de financement dans le cadre de la renégociation de cet accord, qui prenait fin l'an prochain.

"Canal+ est heureux d’annoncer le renouvellement de son accord avec le cinéma français, prolongeant ainsi jusqu’en 2023 un partenariat historique de plus de 30 ans", déclare le groupe dans un communiqué.

"Cet accord (...) sanctuarise et renforce ainsi la position unique de Canal+ dans le financement et la diffusion du cinéma français, dont il reste de loin et plus que jamais le premier soutien en France."

Le renouvellement, qui a été acté officiellement ce jeudi à l'occasion des Rencontres cinématographiques de Dijon, intervient après une réunion décisive mardi sous l'égide du nouveau ministre de la Culture, Franck Riester.

Il devrait permettre de débloquer les longues et difficiles négociations parallèles sur la "chronologie des médias", un accord interprofessionnel qui régit en France le calendrier de diffusion des films en fonction des supports.

Jugée obsolète par de nombreux acteurs du secteur face à la concurrence des géants du numérique, cette chronologie doit subir un réexamen en profondeur qui permettra notamment de raccourcir les délais entre la sortie en salles d'un film, sa diffusion sur une chaîne payante à la télévision puis en VOD.

Dans la nouvelle mouture, Canal+ pourra diffuser des films seulement six mois après leur sortie en salles.

"Je me réjouis de la signature de l’accord par les organisations professionnelles du cinéma et Canal+. C’est un grand jour pour la création et le cinéma français", s'est réjoui Franck Riester sur son compte Twitter.

Canal+, qui doit consacrer chaque année un pourcentage de ses revenus au financement de la création, a versé l'an dernier 160 millions d'euros.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Dominique Rodriguez et Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Orange, Vivendi, Bolloré