Plus forte baisse du CAC 40 depuis l'ouverture des marchés, Vivendi (-1,28% à 16,915 euros) pourrait enchainer sa sixième séance consécutive dans le rouge ce mardi. Le titre se rapproche ainsi de son plus bas de l'année, atteint le 11 mai à 16,46 euros et a chuté de 15% depuis son sommet annuel de 20,09 euros touché le 27 janvier. Aujourd'hui, le titre du groupe de médias est mis sous pression par une note de Barclays qui a dégradé sa recommandation de Pondérer en ligne à Souspondérer, tout en maintenant son objectif de cours de 16,50 euros.

Le bureau d'études estime que l'attractivité de Vivendi dépend très largement de la réussite du redressement de sa filiale Canal+. Or, l'objectif implicite fixé par le groupe à un horizon de trois ans, soit 806 millions d'euros de bénéfice opérationnel selon Barclays, parait difficile à tenir. Ce montant n'a pas été donné officiellement par Vivendi mais il correspond à la somme des pertes opérationnelles 2015 de Canal+ France, soit 264 millions d'euros, et du bénéfice opérationnel annuel de Groupe Canal+ qui s'est élevé à 542 millions.

Barclays s'est donc basé sur cette estimation pour comparer avec sa propre prévision de 611 millions d'euros de bénéfice opérationnel à l'horizon 2019 pour Groupe Canal+. Le bureau d'études justifie sa prudence par les départs d'abonnés enregistrés par Canal+ au cours des précédents trimestres, ce qui se traduit par un manque à gagner pour la chaine de télévision.

Barclays anticipe en plus une poursuite de ce mouvement avec le départ attendu de 100 000 inscrits au cours des deux prochains trimestres. Pour atteindre son objectif à trois ans, le groupe devrait reconquérir plus de 800 000 abonnés ce que Barclays juge très compliqué.

Le bureau d'études est d'autant plus dubitatif que Canal+ va devoir faire face à une concurrence toujours plus accrue sur l'un de ses domaines de prédilection : le sport. L'arrivée de groupes de télécoms comme Altice sur le marché des droits de diffusion a déjà porté un coup à l'attractivité de la chaine cryptée.

Barclays estime également que le groupe ferait mieux d'abandonner le deal prévu avec BeInSport. L'Autorité de la concurrence risque de demander des concessions importantes pour le valider et les coûts de mise en place pourraient être lourds sans garantie de revenus.