Après un an de déconvenues, le conglomérat français Vivendi (>> VIVENDI) s'approche de plusieurs tournants décisifs dans ses efforts visant à réduire son immense dette et recentrer l'entreprise sur les médias. Lors d'un conseil de surveillance qui se tiendra lundi, Vivendi débattra de son projet de récupérer trois milliards de dollars de sa filiale de jeux-vidéo à forte liquidité Activision Blizzard (>> Activision Blizzard, Inc.) à travers un dividende exceptionnel, d'après des personnes proches du dossier. Le conseil de Vivendi devrait faire pression afin que la division située en Californie approuve le dividende lors de son propre conseil d'administration à la fin de la semaine, toujours d'après ces personnes.

Dans le même temps, le conseil de Vivendi discutera de l'avancée des négociations pour vendre sa participation majoritaire dans l'opérateur Maroc Telecom (IAM.CL) pour environ 5,5 milliards de dollars, plus la dette, à Emirates Telecommunications Corp. (>> Emirates Telecommunication Corp Ltd), d'après plusieurs sources concordantes.

Si ces opérations étaient rejetées, elles pousseraient Vivendi à entamer la plus importante transformation menée par le président du conseil de surveillance du groupe, Jean-René Fourtou: le projet de scission avec l'opérateur de télécoms SFR, la première activité de Vivendi en termes de revenus.

En cas d'échec de ces plans - ce qui reste plausible - la pression devrait augmenter pour Jean-René Fourtou, qui a promis il y a plus d'un an des changements et aucun tabou, mais qui n'a jusqu'à présent pas réalisé de vente d'actif majeur. Pour Activision Blizzard, une option à l'étude est que Vivendi, qui contrôle une majorité de sièges au conseil du groupe de jeux-vidéos, vote pour le dividende de plus de 3 milliards de dollars de sa filiale, ont signalé des personnes proches du dossier. En tenant compte des 60% du capital d'Activision Blizzard détenu par Vivendi, le dividende pourrait atteindre près de 2 milliards de dollars. Activision Blizzard devra lever de la dette afin de pouvoir payer un tel dividende, car il ne dispose pas suffisamment de liquidité aux Etats-Unis pour le payer, ont rapporté les sources.

Une porte-parole d'Activision et un porte-parole de Vivendi ont refusé de commenter.

-Sam Schechner et Rory Jones, Dow Jones Newswires.

(Version française, Marie Testard).