Vivendi (-5,04% à 20,730) a connu sa plus mauvaise séance boursière depuis trois ans malgré des résultats annuels globalement supérieurs aux attentes, marqués notamment par un bénéfice net multiplié par 2,4 à 4,8 milliards d'euros en raison de plus-values de cessions. Les investisseurs sanctionnent le prix de vente des 20% que le groupe détient dans Numéricable-SFR à Altice. En marge de la publication de ses comptes 2014, Vivendi a annoncé la cession de cette participation à 40 euros par titre, soit un prix 29% inférieur au cours de clôture de Numéricable-SFR vendredi dernier (55,40 euros).

Pour justifier cette décote, Vivendi a rappelé que ce prix offre une prime de 20% par rapport à la vente initiale des 80% de SFR conclue fin novembre. Le groupe de médias a également souligné que la faible liquidité du titre l'avait conduit à accepter une telle décote pour céder en une fois autant d'actions. Selon les calculs d'Oddo, compte tenu de la faiblesse des volumes d'échange actuels, il faudrait 283 jours de Bourse à Vivendi pour céder sa participation.

L'autre déception concerne l'ampleur du retour prévu pour les actionnaires. En effet, Vivendi a annoncé son intention de redistribuer un total de 5,7 milliards d'euros d'ici 2017. Concrètement, le groupe s'est engagé à verser un dividende d'un euro par action au titre des exercices 2014, 2015 et 2016 pour un montant de 3 milliards.

En parallèle, Vivendi a prévu de racheter pour environ 2,7 milliards d'euros d'actions mais avec un plafond maximum fixé à 20 euros, soit un prix inférieur au cours de clôture de vendredi soir (21,815 euros).

Estimant que le groupe de Vincent Bolloré avait « laissé de l'argent sur la table » dans sa négociation avec Altice, Barclays a abaissé son objectif de cours sur le titre de 21 à 20 euros tout en réitérant sa recommandation Pondérer en ligne.