Vivendi (-0,87% à 21,755 euros) sousperforme largement le CAC 40 (+1,38%) et signe l'une des rares baisses du principal indice parisien après l'annonce de son entrée au capital des éditeurs de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft. Alors que cette opération fait flamber ces deux titres depuis l'ouverture de la séance, les investisseurs se montrent beaucoup plus perplexes quant à son impact sur le groupe de médias. Bien sûr, les doutes ne portent pas sur les conséquences financières de cette entrée au capital.

Avec une trésorerie nette positive de 6,3 milliards d'euros à fin août, Vivendi a les moyens de ses ambitions. Surtout, la prise de participation au capital des deux studios pourrait bien être une bonne affaire dans la mesure où Ubisoft notamment est sous-valorisée par rapport à ses pairs.

Alors que le groupe Vivendi a déboursé 140,3 millions pour 7,36 millions de titre Ubisoft, soit un peu plus de 19 euros par action, le cours du studio évolue au-dessus de ce niveau depuis le 5 octobre dernier. Ce jour-là, il avait clôturé à 18,35 euros. Rien qu'avec la hausse d'aujourd'hui, Vivendi est en situation de plus-value avec Ubisoft puisque l'action cote plus de 25 euros.

L'hésitation des investisseurs portent sans doute bien plus sur l'intérêt stratégique de Vivendi à entrer au capital d'Ubisoft et Gameloft. En effet, tout se passe comme si la direction du groupe, à commencer par son président du conseil de surveillance Vincent Bolloré, voulait recréer un Vivendi "ancienne formule", avec des activités dispersées dans les télécoms, les jeux vidéo et les médias. Car parmi les cessions réalisées ces dernières années figure notamment la participation que détenait le groupe dans le fabricant de jeux vidéo Activision Blizzard. L'été dernier, Vivendi ne détenait plus qu'une participation résiduelle inférieure à 6% au capital de cette entreprise.

Pour Kepler Cheuvreux, la prise de participation annoncée hier soir n'est plutôt qu'une première étape. Et le broker estime que la prise de contrôle d'Ubisoft par Vivendi serait un moyen intéressant d'enrichir les contenus du groupe et voit des synergies possibles autour du cinéma.

De son côté, Oddo Securities estime que, s'il est difficile de savoir si cette opération du groupe de média est "un simple coup financier ou une volonté de prise de contrôle à terme", l'arrivée de Vivendi pourrait aider à relancer les discussions entre Ubisoft et Gameloft sur un éventuel rapprochement.

(E.L.L)