Le conglomérat, plongé ces derniers jours dans une nouvelle crise en raison de divergences sur sa gouvernance, explique que ce projet de scission devrait aboutir à la création d'une première société regroupant ses activités médias (Universal Music Group, Canal Plus ainsi que la filiale brésilienne GVT) et d'une seconde entreprise composée de sa filiale télécoms SFR.

Si le projet est mené à son terme, SFR fera l'objet d'une cotation en Bourse distincte de celle de Vivendi.

"Le projet de scission devrait créer une valeur importante pour les actionnaires en leur donnant l'opportunité d'être investis dans deux véhicules bien différenciés évalués selon les normes propres à leur métier", souligne le groupe français.

La décision définitive de scinder Vivendi en deux entités sera prise début 2014, précise le conglomérat dans un communiqué, ajoutant que cette décision sera ensuite soumise à l'assemblée générale des actionnaires.

"L'attention va se porter sur la manière de remettre SFR en meilleur état, pour pouvoir aller plus en avant dans le projet de scission, créer un pôle télécoms plus attractif et éviter de répéter le scénario de la Fnac après la scission décidée par PPR", commente Conor O'Shea, analyste chez Kepler Cheuvreux.

GVT N'EST PLUS À VENDRE

Pour préparer ce projet et apaiser les dissensions internes sur la gouvernance, le groupe a également annoncé la nomination de Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi avec près de 5% du capital, au poste de vice-président du conseil de surveillance, ouvrant ainsi la voie à son accession ultérieure à la présidence de l'organe de contrôle.

En revanche, Vivendi n'évoque pas l'avenir de Jean-René Fourtou, le président de son conseil de surveillance, alors que des sources indiquaient lundi à Reuters qu'il aurait accepté de quitter ses fonctions l'an prochain alors que son mandat court jusqu'en 2016.

Vincent Bolloré et Jean-René Fourtou se sont notamment opposés sur l'identité du successeur de Jean-François Dubos, président du directoire de Vivendi nommé à titre provisoire en juin 2012.

Dans un entretien publié sur le site du quotidien Les Echos, Vincent Bolloré a laissé entendre que la recherche d'un nouveau président du directoire n'était plus d'actualité : "Il n'y a pas de projet en ce sens. L'équipe reste la même. La scission va créer deux structures, et il faut aujourd'hui préparer les deux équipes."

Ces douze derniers mois, les rumeurs et spéculations autour d'une scission de Vivendi étaient devenues récurrentes en raison des difficultés rencontrées par le groupe dans le secteur de télécoms depuis l'arrivée début 2012 de Free, l'opérateur mobile d'Iliad sur le marché français de la téléphonie mobile.

Amorçant son recentrage vers les médias, le français a cédé fin juillet le contrôle de sa filiale d'édition de jeux vidéo Activision Blizzard et vendu à la même période ses 53% dans Maroc Telecom.

Il a en outre conclu un accord de partage de réseaux mobiles avec Bouygues Telecom.

Vincent Bolloré a également précisé aux Echos que GVT avait vocation à rester dans le groupe et qu'il n'y avait pas de nouvelles cessions en vue.

Le nouveau numéro deux de Vivendi assure également qu'il entend rester actionnaire des deux sociétés si la scission est réalisée.

A la Bourse de Paris, avant l'annonce du projet de scission, l'action Vivendi a clôturé sur un repli de 1,12% à 16,70 euros.

Avec Christian Plumb, édité par Benjamin Mallet

par Matthieu Protard et Leila Abboud