Après avoir décroché de 10% dans les premières transactions mercredi, Vivendi a finalement perdu 5,84% à 20,38 euros, soit la plus forte baisse du CAC 40. Les investisseurs sanctionnent des résultats décevants au troisième trimestre et la réduction de la visibilité opérationnelle sur les deux prochaines années. Le groupe de médias va en effet augmenter ses investissements, notamment dans les contenus, afin de stopper l'hémorragie de clients de Canal +. 80 000 clients ont encore rendu leur décodeur au dernier trimestre en France.

Entre juillet et septembre, Vivendi a vu son résultat opérationnel ajusté chuter de 29,2% à 219 millions d'euros, ressortant bien en-dessous du consensus, qui s'élevait à 283 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a en revanche progressé de 4,5% à 2,52 milliards d'euros. Il a toutefois reculé de 0,5% en organique.

Si les performances opérationnelles de Groupe Canal + et d'Universal Music Group n'ont pas été à la hauteur des attentes, la déception a été particulièrement aiguë au niveau du second. Son résultat opérationnel ajusté a reculé 27,3% à 88 millions d'euros, sous l'effet notamment d'un mix-produits défavorable. En effet, le streaming a progressé de 33% tandis que le téléchargement a reculé de 14% et la vente de musique « physique » de 9%.

Plus important pourvoyeur de bénéfice du groupe, Groupe Canal + a également enregistré une contre-performance. Son résultat opérationnel ajusté a baissé de 21,4% à 162 millions d'euros, sous le coup notamment d'une charge pour restructuration de 25 millions d'euros. Il a aussi été pénalisé par une hausse des coûts des programmes, précise Oddo.

Si Vivendi a annoncé un accroissement de ses investissements pour enrayer le déclin des abonnements, il n'a pas donné de précision sur leurs montants. Société Générale estime que ces coûts supplémentaires pourraient s'élever de 100 à 150 millions d'euros à la fois en 2016 et 2017. Ils auraient ainsi un impact négatif de 11% sur le résultat opérationnel ajusté de la division.

Disposant d'une trésorerie nette de 8 milliards d'euros au 30 septembre 2015, Vivendi a rappelé qu'il avait la possibilité de mettre en oeuvre le programme de rachats d'actions dans les conditions autorisées par l'Assemblée générale du 17 avril dernier. Le prix maximum de rachat avait été fixé à 20 euros.

L'action Bolloré (-1,44% à 4,386 euros), qui abrite sa participation de 14,4% dans Vivendi, fait également les frais de cette publication décevante.