PARIS (Agefi-Dow Jones)--Telecom Italia (TI.MI) devrait annoncer lundi le départ de son administrateur délégué, Flavio Cattaneo, en raison de tensions croissantes avec Vivendi (>> Vivendi), qui détient près de 25% du capital de l'opérateur italien de télécommunications, ont indiqué des personnes proches du dossier.

Flavio Cattaneo est aux commandes de Telecom Italia depuis avril 2016, date à laquelle Marco Patuano a quitté le groupe à la suite d'un désaccord avec Vivendi sur la stratégie.

Telecom Italia a indiqué que le départ imminent de Flavio Cattaneo était lié au fait qu'il a atteint les objectifs financiers du groupe plus rapidement que prévu et que l'opérateur télécoms a besoin d'un dirigeant disposant de compétences différentes. Cependant, des personnes proches du dossier ont indiqué que ce départ faisait suite à des désaccords entre Vivendi et le dirigeant italien. Flavio Cattaneo n'a pas répondu à une demande de commentaires adressée par e-mail.

Amos Genish, le directeur de la stratégie de convergence de Vivendi, devrait reprendre la majeure partie des responsabilités de Flavio Cattaneo, ont précisé des personnes proches du dossier. Selon ces sources, Vivendi souhaite que Telecom Italia transforme rapidement son modèle afin de faire face à la vive concurrence d'acteurs comme le groupe de services collectifs italien Enel ou le français Iliad.

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi et président du conseil d'administration de Telecom Italia, devrait également se voir confier davantage de responsabilités exécutives lundi, tout comme Giuseppe Recchi, le vice-président de l'opérateur italien, ont indiqué les personnes proches du dossier.

Selon des personnes proches de Vivendi, le groupe français a commencé à perdre confiance dans le "style brutal" de Flavio Cattaneo après un différend avec le gouvernement italien concernant le déploiement des réseaux à ultra-haut débit, bien que le ministre italien de l'Industrie, Carlo Calenda, ait déclaré au début du mois que le problème avait été réglé.

Vivendi a également été contrarié par l'apparente réticence de Flavio Cattaneo à travailler en étroite collaboration avec ses propres cadres, ont précisé ces sources. Vivendi a cherché à limiter les pouvoirs du dirigeant en proposant de désigner un directeur exécutif, qui reprendrait une partie des fonctions de Flavio Cattaneo, mais cette option a été refusée par l'Italien.

"La situation devenait handicapante", a indiqué une des sources.

Le comité des nominations et des rémunérations de Telecom Italia se réunit lundi et donnera sa recommandation au conseil concernant le montant de la prime de départ de Flavio Cattaneo. Le dirigeant pourrait partir avec une indemnité de 25 millions d'euros environ, selon une personne proche des discussions.

-Nick Kostov et Eric Sylvers, Dow Jones Newswires

(Version française Aurélie Henri) ed: VLV - LBO

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